La Ligue arabe a appelé mercredi l’opposition à se doter d’une instance exécutive afin de pouvoir occuper le siège de la Syrie, une démarche dénoncée par Damas qui a accusé l’organisation d’être manipulée par le Qatar et l’Arabie saoudite.
Dans une résolution adoptée à l’issue d’une réunion ministérielle, la Ligue a appelé la Coalition nationale syrienne à former une instance exécutive pour occuper le siège de la Syrie (...) afin de participer au sommet arabe à Doha les 26 et 27 mars.
La Coalition occuperait le siège de la Syrie, suspendue depuis novembre 2011, jusqu’à l’organisation d’élections aboutissant à la formation d’un gouvernement assumant les responsabilités du pouvoir, selon la Ligue, qui explique son appel par les sacrifices du peuple syrien et les circonstances exceptionnelles qu’il traverse.
L’Irak et l’Algérie ont émis des réserves sur la résolution, tandis que le Liban s’en est dissocié, a indiqué le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, lors d’une conférence de presse.
Dans un communiqué diffusé par l’agence officielle syrienne Sana, le ministère syrien des Affaires étrangères a estimé mercredi soir à Damas que la Ligue arabe est désormais otage de la position politique biaisée du (...) Qatar et de l’Arabie saoudite, qui soutiennent les rebelles, et manipulée par les monarchies de l’argent, du pétrole et du gaz.
La République arabe syrienne réaffirme qu’elle refuse tout rôle pour la Ligue arabe (...) dans un règlement pacifique de la crise en Syrie, a-t-il ajouté, en dénonçant la partialité de l’organisation panarabe.
Le ministère a accusé la Ligue arabe d’avoir choisi le camp de parties arabes, régionales et internationales qui évoquent une intervention militaire étrangère (...), compliquent tout règlement politique sur la base d’un dialogue national et encouragent et financent (..) des groupes terroristes extrémistes qui cherchent à alimenter la crise.
Le conflit a fait plus de 70 000 morts en Syrie depuis mars 2011, selon l’ONU.
La Ligue arabe avait décidé en novembre 2011 que la suspension de la Syrie restait en vigueur tant que le régime du président Assad n’appliquerait pas un plan arabe pour mettre fin à la violence.
Un an plus tard, la Ligue a reconnu la Coalition nationale syrienne, dirigée par l’opposant Ahmed Moaz al-Khatib, comme le représentant légitime (de la Syrie) et le principal interlocuteur de la Ligue arabe.
Plus tôt mercredi, le ministre libanais des Affaires étrangères Adnane Mansour avait demandé que la Syrie retrouve son siège à la Ligue arabe après l’échec des pays arabes à résoudre la crise syrienne.