Mario Monti a demandé à rencontrer le gouverneur de la Sicile, Raffaele Lombardo, pour le 24 juillet prochain, au motif de « graves inquiétudes sur la possibilité d’un défaut de la Sicile », rapporte le Wall Street Journal.
Pour Monti, ce serait la catastrophe : la notion que la Sicile se trouve au bord de la faillite saperait le travail qu’il a mené pour que l’Italie retrouve la confiance des investisseurs.
Et ceux-ci surveillent tous les postes qui pourraient mettre la pression sur le budget italien. Hier, Lombardo a donné sa démission, tout en indiquant qu’il acceptait de rencontrer le Premier ministre pour lui démontrer que les finances de la région n’étaient pas désespérées.
La Sicile est une région italienne autonome et sa dette a augmenté ces dernières années, pour atteindre 5 milliards d’euros. Le gouvernement italien a en effet a réduit sa participation dans le financement des régions pour se recentrer sur la réduction de la dette nationale, qui s’élève à 1.950 milliards d’euros.
Pour le quotidien La Stampa, la situation de la Sicile s’explique largement par les prodigalités des politiciens siciliens qui l’ont utilisée « comme un distributeur de billets ». « Des dépenses follement élevées, les nominations d’officiels dépourvus de bon sens et laissés sans contrôle, le gaspillage non-stop de l’argent public (…), son statut de région autonome a servi d’écran à la Sicile qui n’en a fait qu’à sa tête », explique le quotidien.