L’ancien Premier ministre Robert Fico est arrivé en tête des élections législatives slovaques au terme d’une campagne notamment marquée par des discours alignés sur les positions du Kremlin.
Présenté comme le chef du parti « national-populiste » SMER-Démocratie sociale par la presse française, Robert Fico se serait radicalisé ces dernières années en « adoptant des positions de plus en plus extrêmes » vis-à-vis de l’OTAN et de l’Union européenne. Son slogan « Pas un seul round pour l’Ukraine » illustrant cette défiance à l’égard des positions occidentales.
Avocat issu de la classe ouvrière, le leader de 59 ans est d’abord passé par le Parti communiste tchécoslovaque avant de fonder SMER (« Direction ») en 1999 et de devenir Premier ministre à la faveur d’une coalition avec les nationalistes et d’un rejet populaire des réformes économiques libérales promulguées par un gouvernement alors de centre-droit. Après avoir échoué à constituer un nouveau gouvernement de coalition en 2010, il reprend son poste en 2012 et se maintient en 2016 grâce à un traitement « ferme » de la question migratoire. Il se distingue alors par une incrimination des ONG de George Soros. Disqualifié par une sombre affaire de corruption en 2018, il refait surface en 2020 en critiquant les mesures sanitaires du gouvernement slovaque (« Il est devenu le représentant politique le plus en vue d’un mouvement contre les masques ou la vaccination », a alors déclaré l’analyste politique Grigorij Meseznikov).
Souvent comparé à Viktor Orban, par lequel il se dit effectivement inspiré (« Nous considérons Viktor Orban comme l’un de ces hommes politiques européens qui n’ont pas peur de défendre ouvertement les intérêts de la Hongrie et du peuple hongrois. Il les place au premier plan. Et cela devrait être le rôle d’un homme politique élu, de veiller aux intérêts de ses électeurs et de son pays »), Fico est à deux doigts de rejoindre ce dernier au rang des obstacles à l’édification d’un bloc européen uni sur la guerre en Ukraine, la victoire de SMER aux législatives en faisant le grand favori pour redevenir le Premier ministre de ce petit pays de 5,5 millions d’habitants membre de l’OTAN (et par conséquent dépositaire d’un droit de véto). Précisément, son programme parle de « rejeter l’aide militaire à l’Ukraine » parce qu’elle « ne fait que prolonger le conflit », de s’opposer « aux sanctions qui font plus mal à l’Europe qu’à la Russie » ou de « normaliser les relations » avec Moscou.
Robert Fico en vidéo (activez les sous-titres français) :