Ne pas « poursuivre une enquête sur l’origine du Covid-19 car cela ouvrirait la boîte de Pandore ». Telle est l’instruction donnée par le département d’État américain à ses enquêteurs il y a plus d’un an, comme le rapporte Vanity Fair dans un long article sur la fuite du labo (le Lab Leak). Les enquêteurs du département d’État ont été mis en garde contre le fait de « creuser dans des endroits sensibles » et on leur a conseillé à plusieurs reprises de ne pas ouvrir une « boîte de Pandore ».
De quoi avaient-ils peur ? Ils avaient peur que quelqu’un révèle que le virus mortel avait été bricolé par des gâte-sauce chinois sous la direction des Américains. Les mains étaient chinoises, mais la voix était celle de l’oncle Sam (Gen 27:22). En clair, si les Chinois ont modifié (gain de fonction) le coronavirus naturel, ils l’ont fait sur l’ordre de leurs partenaires américains et selon leurs instructions. Il est encore plus probable que la contribution chinoise ait été secondaire, car ils ne possèdent pas le savoir-faire nécessaire pour modifier un virus. Qu’il s’agisse d’une fuite accidentelle d’une arme biologique ou d’un déploiement intentionnel de bioterrorisme (comme l’a exposé au grand jour Ron Unz [1]), dans les deux cas, les États-Unis sont le principal acteur de l’histoire.
Le président Trump a menacé de poursuivre Pékin pour dix mille milliards de dollars pour la fuite du laboratoire de Wuhan. Bonne idée ! Mais cette somme rondelette devrait être imputée à Washington (ou plutôt à New York avec sa Wall Street) ainsi qu’à Pékin. En fait, on n’a pas eu à attendre la fin du mois de mai 2021 pour cette révélation. Les faits de base ont été couverts dans les vidéos virales Plandemic et Plandemic II, sorties il y a presque un an et rapidement interdites. Vous pouvez regarder ici [2] une version condensée (7 minutes), mais très convaincante, de ces deux longues vidéos, publiées en août dernier. Les créateurs concluent leur histoire en déclarant « une peste qui s’est abattue sur vos deux maisons » : « Les États-Unis pourraient dire que c’est la faute de la Chine, la Chine pourrait dire que c’est le fait des États-Unis. Et tous les deux auraient raison ».
La vidéo (avec le Dr David E. Martin pour la narration, et diffusée par London Real, la société détenue par Brian Rose, un homme d’affaires juif de San Diego, Californie, étroitement lié à la ville de Londres) montre que les travaux sur le coronavirus ont commencé en 1999 ; le CDC a déposé une demande de brevet sur le SARS-CoV en 2004 ; il a été accordé en 2007. Ils ont continué à modifier le virus pendant quelques années, en essayant de le rendre plus infectieux et plus mortel. Après que la recherche sur le gain de fonction a été interdite par le gouvernement américain en 2014, elle a été rapidement délocalisée au laboratoire de Wuhan. La recherche a été discrètement poursuivie avec des subventions américaines provenant (en partie) du célèbre Dr Fauci via le non moins célèbre Peter Daszak et son EcoHealth Alliance, bénéficiaire d’une subvention de 39 millions de dollars du Pentagone. Le Pentagone est une grande organisation humanitaire connue pour son amour de l’humanité, n’est-ce pas ? S’ils ont envoyé autant d’argent à Wuhan, ils avaient sûrement notre bien en tête. C’est probablement par pure modestie qu’ils ont caché les subventions, via un réseau de transactions multiples, faisant passer l’argent d’une ONG à une autre jusqu’à atteindre sa destination finale à Wuhan. En 2017, les travaux sur la militarisation du virus ont repris aux États-Unis, tandis que le président Trump coupait les subventions à Wuhan.
Les médias unis et les réseaux sociaux ont déchaîné leurs féroces fact checkers contre la vidéo et sa conclusion que ce sont les Chinois qui l’ont fait sur ordre des États-Unis. Et pendant longtemps, l’histoire a disparu. Mais maintenant que l’histoire du Lab Leak a été débloquée (grâce à l’article percutant de Nicholas Wade), nous pouvons vérifier les vérificateurs d’infos et constater qu’ils manquent cruellement d’arguments réels. Leur principal raisonnement, outre le fait de qualifier des opinions différentes de « déboulonnées » ou « discréditées », repose sur un article paru dans le Lancet qui avait été commandé et produit sous la direction du même Peter Daszak, lequel a reconnu (en 2016) avoir commandé et financé des scientifiques chinois pour créer un « coronavirus tueur ». Ainsi, les démystificateurs se retrouvent démystifiés et les discréditeurs discrédités.
La conclusion que le virus a été fabriqué par des Chinois sous instructions américaines a également été validée il y a plus d’un an, en avril 2020, par Tsarfat, un blogueur franco-juif, qui a affirmé que Ralph S. Baric était l’homme qui a militarisé le virus en 2015, « et a décrit sans aucune inhibition comment il a pris ce qui semble être une souche naturelle d’un virus de chauve-souris et a modifié ses propriétés en ajoutant des souches de VIH (la protéine Spike en question) ». Le virus original que Baric a manipulé dans les travaux de son équipe en 2015 a été fourni par une équipe de scientifiques chinois qui a revendiqué sa découverte dans un article de Nature de 2013. Pourquoi ne pas poursuivre le Dr Baric et Gilead Sciences pour une partie des milliards ? Ou Facebook pour avoir bloqué cette information importante ? Ou, encore, le Dr Fauci, qui a couvert Baric et Daszak ?
(Fauci a été déclaré l’homme le plus sexy au monde, ni plus ni moins, comme Henry Kissinger en son temps, et probablement par le même genre de personnes. Récemment, un autre Fauci, un certain Jacob Fauci, a fait son apparition à Jérusalem-Est, où il a soutenu qu’il avait l’intention de voler une maison palestinienne parce que « si je ne la vole pas, quelqu’un d’autre la volera ». Jacob (ou Yaakov) Fauci est un fervent colon nationaliste juif. Serait-il un proche parent de Tony le plus sexy ? Je me pose la question !)
Les Russes sont d’accord avec Ron Unz. Ils pensent que le virus a été conçu par des scientifiques américains. Alors que Poutine a évité de répondre directement à cette question, Sergueî Glazyev, un conseiller de Poutine et ministre de la Commission eurasienne, nous a fourni tout le scénario. Selon lui, « le virus a été synthétisé dans un laboratoire américain bien connu sur ordre d’une fondation scientifique étroitement associée à certaines structures de l’oligarchie financière américaine, puis transféré par des Chinois de souche vers un laboratoire de Wuhan et libéré dans l’environnement à cet endroit. Le but de cette opération était de déstabiliser la situation socio-politique en RPC afin de créer les conditions préalables à une situation révolutionnaire. Elle s’inscrit pleinement dans la logique de la guerre hybride mondiale, déclenchée par l’oligarchie financière américaine afin de maintenir la domination mondiale dans la confrontation avec la Chine en pleine expansion. »
L’Institut de Wuhan, dit Glazyev, travaillait en étroite collaboration avec un laboratoire américain plus avancé. Les scientifiques chinois qui travaillaient à Wuhan avaient auparavant suivi une formation et mené des recherches aux États-Unis. Les États-Unis sont le seul pays au monde à disposer des compétences nécessaires pour créer un tel virus. Les États-Unis sont le seul grand pays qui n’a pas signé la convention internationale sur les armes biologiques. Les spécialistes chinois qui travaillaient à l’époque dans le laboratoire de Wuhan venaient des États-Unis, où ils avaient mené des expériences sur la synthèse du coronavirus en utilisant des fonds américains quasi secrets.
M. Glazyev, économiste de renom, a expliqué pourquoi les personnes à l’origine de la création d’un nouveau coronavirus ne se souciaient nullement du fait qu’il puisse se répandre dans le monde entier. Ils avaient besoin de dégonfler la bulle financière mondiale qui avait été gonflée par la Réserve fédérale américaine, la BCE, les banques d’Angleterre et du Japon au cours d’une décennie d’assouplissement quantitatif. Tout au long de la décennie, le volume de la masse monétaire en dollars a été multiplié par cinq, et celui de l’euro par quatre. L’effondrement financier était inévitable. Grâce à la pandémie mondiale, la bulle s’est dégonflée de manière pacifique et gérable, sans aucun excès désagréable. Un ou deux millions de morts sont des dommages collatéraux raisonnables aux yeux des super-riches américains.
Si la pandémie de 2020 n’avait pas existé, il aurait fallu l’inventer. Et elle a été inventée : en 2010, la fondation Rockefeller avait publié le rapport Lock Step, un scénario de déploiement d’une pandémie ; toutes les mesures d’isolement social et de violation des droits civils des citoyens ont été prévues et effectivement mises en œuvre l’année dernière, selon M. Glazyev.
Je suis allé voir sur un site « vérificateur d’infos ». Comme Wikipédia, il peut s’agir d’une source utile tant que vous êtes conscient qu’il s’agit d’une source hostile. C’est comme lire les excuses bien documentées des nazis pour leurs propres atrocités. Pas de tentative stupide pour prétendre qu’il n’y a jamais eu d’atrocités, mais un rapport intelligent rempli de demi-vérités. Les vérificateurs de faits affirment donc que ce rapport (techniquement parlant, The Rockefeller Foundation, Scenarios for the Future of Technology and International Development comprenait une section intitulée Lock Step) a été retiré du site de la fondation Rockefeller, mais ils l’ont retrouvé d’une manière ou d’une autre. Et en effet, ils ont déclaré que c’était « un scénario de contrôle autoritaire à la suite d’une hypothétique nouvelle pandémie de grippe similaire au Covid-19. Lock Step envisage "un monde où le gouvernement exerce un contrôle plus étroit du haut vers le bas et un leadership plus autoritaire, avec une innovation limitée et une opposition croissante des citoyens", selon le rapport. Un autre extrait sur le "port obligatoire de masques de protection" et les "contrôles de température corporelle à l’entrée des espaces communs tels que les gares et les supermarchés" s’apparente aux pratiques actuelles visant à limiter la propagation du Covid-19. Le scénario "Lock Step" décrit une poursuite des politiques autoritaires après que la pandémie se sera "estompée"... »
Malgré l’étrange ressemblance avec la réalité dix ans plus tard, les fact checkers ont déclaré qu’il s’agissait d’une fake news, car « le rapport ne fait aucune référence au Covid-19, à un vaccin contre la maladie ou à des plans visant à instaurer un État policier pendant une pandémie . » Eh bien, pas facile de les satisfaire ! [3]
Le vaccin russe
La Russie vit comme si le virus n’existait pas. La semaine dernière s’est tenu le Forum économique international de Saint-Pétersbourg, le SPIEF, probablement le plus grand rassemblement international depuis le début de la pandémie dans le monde. La délégation américaine était la plus importante de toutes. Ils ont conclu des accords à coup de centaines de milliards. Saint-Pétersbourg, certainement la plus belle et la plus européenne des villes russes, débordait de participants au Forum et de touristes divers. C’est une période merveilleuse de nuits blanches, où le soleil se couche à peine dans cette ville située sur le 60e parallèle nord comme l’Alaska et le Yukon. Le lilas est en train de fleurir, et la ville est remplie de son doux et délicieux parfum.
La ville a été établie par le tsar Pierre le Grand sur un ancien territoire suédois dans le delta de la Neva, et elle est constituée de nombreuses îles et îlots reliés par des ponts. Les tsars russes ont embelli leur capitale avec de magnifiques palais et cathédrales, faisant d’elle la Venise du Nord. La population locale est calme, majoritairement blond foncé et aux yeux bleus ; il n’y a pas beaucoup de méridionaux, comme à Moscou, car la ville n’est pas aussi prospère que la capitale russe et offre moins d’opportunités à ceux qui cherchent un salaire décent. Cependant, c’est une ville très agréable, avec des bateaux de touristes naviguant sur ses canaux et ses rivières tandis que le soleil brille sur les dômes dorés de ses églises. C’est aussi une ville de grands musées, et c’est la base de la flotte de la Baltique. Elle n’est qu’à une courte distance de la frontière finlandaise, bien que celle-ci soit toujours fermée pour cause de pandémie.
Il n’y a pas d’obligation de porter un masque à l’extérieur, mais les masques sont recommandés dans les transports publics, et de nombreuses personnes choisissent de les utiliser. Dans quelques jours, Saint-Pétersbourg accueillera sept matchs reportés de l’UEFA Euro 2020, et des foules de gens sont attendues, même si elles seront probablement moins nombreuses qu’il y a deux ans, avant la pandémie. Les Russes observent les gestes de la réponse mondiale à la pandémie : les tests d’usage sont requis pour les visiteurs du Forum, on vérifie les températures ; mais la peur a disparu, et c’est une bonne chose.
Les Russes ont décidé d’autoriser le tourisme vaccinal : les étrangers en visite pourront se faire vacciner avec le vaccin russe pour une somme modique (pour les locaux, c’est gratuit). Le vaccin russe Sputnik V n’est PAS une thérapie expérimentale à ARNm, et c’est un argument de vente important. Les vaccins à ARNm existent depuis de nombreuses années, mais ils n’ont jamais été utilisés sur des humains, car ils tuent immédiatement les furets. Sputnik V est un vaccin traditionnel ; il est bon marché et n’a pas besoin d’être stocké à moins 70 degrés Celsius. Son efficacité est supérieure à 90 %, c’est donc un bon produit, tout comme les autres vaccins russes anti-Covid. Je ne suis pas un fan de la vaccination, mais je pense que les vaccins russes sont les plus sûrs, si vous avez déjà décidé d’en recevoir un.
Mais le sort du vaccin en dehors de la Russie dépend de la bureaucratie locale. Dans l’UE, les autorités chargées de l’homologation ont reçu d’énormes pots-de-vin de Pfizer (selon Poutine au Forum économique de Saint-Pétersbourg) et c’est la seule raison pour laquelle Sputnik V n’est pas reconnu en Europe. Les entreprises occidentales sont désireuses de préserver leurs parts de marché et veulent tenir à l’écart tous les braconniers. Les Américains sont aussi généreux en pots-de-vin que les politiciens et experts européens, peu importe si les Européens aimeraient avoir accès aux vaccins russes.
« Nous n’avons qu’un seul désaccord avec les États-Unis : leur volonté de freiner notre développement », a déclaré Poutine. En effet, le refus de l’UE et de l’OMS de reconnaître le vaccin russe peut être considéré, au-delà des pots-de-vin, comme relevant davantage de la politique américaine standard consistant à entraver le développement d’autres pays. (Israël applique une politique similaire de dé-développement à Gaza) Partout où ils arrivent en conquérants, ils s’efforcent de limiter l’activité de tous les autres pays (y compris la Russie) à la fourniture de matières premières, tandis que les produits finis coûteux sont fabriqués sous licence américaine, apportant un profit maximum pour les sociétés américaines.
Après la chute de l’URSS, les conseillers américains du président de l’époque, Boris Eltsine, ont conduit la Russie sur la voie rapide de la désindustrialisation. Ils ont envisagé son avenir comme un État pompe à essence. Mais les Russes ont rejeté ce projet. Ce sont des gens actifs et bien éduqués ; ils aiment la science et les innovations techniques ; ce sont de bons travailleurs, probablement moins assidus que les Allemands ou les Suédois, mais de loin supérieurs aux Européens de l’Est. Poutine considère le vaccin comme un moyen de promouvoir la modernisation et une nouvelle industrialisation de son pays. Il ne veut cependant pas obliger les Russes à se faire piquer. Il existe des adeptes russes de la vaccination obligatoire, parmi lesquels Dmitri Medvedev, l’ancien président et Premier ministre, et Sergei Sobyanin, le puissant maire de Moscou. Proposer des vaccins aux touristes semble un bon moyen de contourner la réticence des fonctionnaires de l’UE à reconnaître le Spoutnik V.
Le président du Belarus, Alexandre Loukachenko, offre également le vaccin russe aux citoyens des pays voisins. Il a placé des points-vax aux postes frontières afin que les Lituaniens, les Polonais, les Lettons et les Ukrainiens puissent venir se faire vacciner à moindre coût. Pour M. Loukachenko, il s’agit d’un moyen de se faire aimer de ses voisins de l’OTAN. Peut-être cela fonctionnera-t-il. Le vieux renard est un politicien intelligent, plein d’astuces, et il pourrait être en mesure de briser le blocus que l’OTAN tente continuellement d’imposer à cette petite nation.
Cependant, la Russie a besoin que son vaccin soit reconnu en Europe, sinon tout le tourisme transfrontalier restera en suspens pour la deuxième année consécutive. La Suisse a refusé de laisser les journalistes russes vaccinés au Spoutnik V couvrir le sommet Poutine-Biden. Cela fait partie des nombreuses indignités que l’Occident a infligées à la Russie désobéissante, comme l’interdiction de son drapeau et de son hymne national lors des manifestations sportives. Les Russes reconnaissent malgré eux qu’ils sont en guerre, une guerre hybride, mais une guerre quand même. Dans cette guerre, la Russie soutient le peuple américain contre les autorités américaines. Ils se demandent à voix haute si les sommets ont un sens. Nous connaîtrons la réponse dans une semaine, mais les attentes en Russie sont très faibles.