Pendant que les hommes lisent Science & Vie, les femmes compulsent Biba. C’est à peine caricatural. Il est vrai que nous aurions pu dire que pendant que les hommes lisaient, mettons L’Equipe, les femmes feuilletaient... euh... aie, Psychologie magazine ? Non, vraiment il est difficile de se livrer à cet exercice car il n’existe pas d’égalité de centre d’intérêts ni d’activités professionnelles ou de loisirs entre les hommes et les femmes. Vouloir l’égalité à tout prix c’est tordre l’homme ou la femme. En l’occurrence c’est l’homme que la société veut tordre. Veut déconstruire.
Qu’il est difficile donc d’être un homme en 2022, il nous faut courber nos penchants naturels, tordre nos élans, nous affadir, nous décomplexifier à l’extrême, pour finalement devenir une femme comme une autre. Et dans notre rapport amoureux avec le beau sexe (peut-on encore même dire cela, puisque ça sous-entend le sexe fort ?) il nous faut veiller à ne laisser aucune trace écrite ou vocale qui puisse se retourner contre nous demain à coups de #metoo ou autres #balancetonporc. Les femmes voulaient que les hommes cessent de leur mentir ? Ils redoublent d’hypocrisies et de tromperies par leur unique faute.
Mais qu’il est encore plus difficile d’être une femme aujourd’hui – entendons une vraie femme – car quel déshonneur que d’être représentée par ces gourdasses, ces militantes plus idiotes qu’utiles, ces gourgandines exhibitionnistes paradoxalement minaudeuses voire castratrices, des allumeuses quoi. Fortes d’un pouvoir imaginaire que le spectacle qui nous sert de monde leur a facticement attribué, ces activistes en carton, gonflées du zèle de l’impétrante, racontent n’importe quoi et font passer les femmes pour de grands enfants, si ce n’est pire. Exemple :
C’est ainsi que dans « Soir Mag », un de ces nombreux torchons ostensiblement destinés aux femmes, l’on a pu retrouver un sondage IFOP récent qui fait le tour du Net et le tour de ces publications vaines et sans intelligence dont on s’interroge toujours sur l’existence d’un lectorat – jusqu’à ce qu’on découvre avec désespoir qu’il y en a un(e).
On laisse donc la parole à Joëlle Smets (tiens, Smets ?) qui nous assène le catéchisme bon teint dans une langue de surcroît mal maîtrisée et une profondeur d’analyse qui est à la philosophie ce que le pédiluve est à la piscine olympique :
Bonne nouvelle en cette époque où les mauvaises se succèdent : les hommes changent ! On oublie les Poutine et autres mâles alphas – on voit où cela nous mène – pour se focaliser sur les nouveaux hommes, ceux-là même qui prennent du recul par rapport à leur rôle de dominant, s’affranchissent des stéréotypes de genre et s’éloignent du patriarcat ! Et ce, de jour comme de nuit. Focus sur ces mecs que l’on dit « déconstruits » et qui seraient de plus en plus nombreux.
Tout l’article est à l’avenant. D’ailleurs tous les articles de cette femme qu’on imaginait stagiaire ou autre jeune « journaliste digitale » (quel affreux anglicisme !) mais qui s’avère être d’un certain âge (le prénom l’indiquait), pauvre femme obligée de faire le tapin par l’écriture. Quelle tristesse.
Florilège des articles de la plumitive :
Le reste de l’article reprend tous les poncifs du féminisme moderne :
Mais tout d’abord, c’est quoi en pratique un homme déconstruit ? Cela nous donne une personne qui ne se contente pas de descendre les poubelles, mais prend en charge les tâches domestiques, s’occupe des enfants s’il y en a – pas seulement en disant « qu’est ce que je peux faire pour t’aider, ma chérie ? » – communique davantage ses émotions, accepte par exemple de vivre avec une femme qui gagne plus que lui ou est plus grande ou plus âgée que lui, n’a pas de problème à ce que sa compagne sorte sans lui même habillée de façon sexy, est prêts à changer de région ou de ville pour accompagner sa partenaire…
Mieux, un homme déconstruit c’est celui qui accepte toute cette mascarade, au sens figuré comme au sens propre :
Là où les choses bougent également peu, c’est au niveau du plaisir prostatique. Ils sont 76 % à refuser au moins une forme d’ouverture au plaisir prostatique. Ils sont 54 % à refuser de se faire lécher l’anus par leur partenaire, 52 % se disent opposés à l’idée de se faire pénétrer l’anus par le doigt de la partenaire féminine et 65 % n’accepteraient pas de se faire pénétrer l’anus avec un objet (ex : plug, god, sextoy…). La pénétration masculine reste tabou. Pour la majorité des hommes, leur corps reste un domaine impénétrable.
On remarquera le pénible voyeurisme littéraire qui nous éloigne de la pudeur naturelle de la vraie intelligence qui sait dire sans dire. L’intime dévoilé n’est que l’aboutissement d’une pensée vulgaire qui n’a plus que le scandale comme artifice. Le monde qu’ils veulent nous vendre est tout entier laid et repoussant.
Pour ceux qui veulent déconstruire leur intelligence, l’article peut être lu ici.
Non, nous refusons de croire que les femmes soient toutes à l’image de celles que l’on nous montre, ces têtes de gondoles du progressisme, utiles à l’agenda de certains (on relira avec avantage les théories de l’École (communautaire) de Francfort). Pas besoin de battre sa femme pour être un homme viril, pas besoin d’être un gros réac un peu facho sur les bords pour savoir les reconnaître. Les vrais hommes n’ont rien à prouver. Les vraies femmes non plus, elles apparaissent immédiatement comme telles aux yeux de ceux qui n’ont pas l’esprit embrouillé de néo-théories fumeuses.
Tiens d’ailleurs en voilà une, et tous les hommes qui nous lisent vont instinctivement le ressentir du fond de leur chair :
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Ne vous en déplaise, vous êtes çapic.twitter.com/CSnPHyq9mN— @ElDictaTorOfficiel (@El_Dic_TatoR) March 6, 2022