L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a dressé le bilan des victimes du conflit au Yémen : 944 morts et 3 487 blessés (décompte effectué à partir du 19 mars, date du début des combats pour la prise de l’aéroport d’Aden).
De l’aveu même de l’agence internationale, le bilan est largement sous-estimé : de nombreux cadavres n’étant pas amenés à l’hôpital, ils ne peuvent être enregistrés.
Une situation qui devrait empirer : le système de santé yéménite, déjà précaire, est en passe de s’effondrer, le personnel, le matériel et les médicaments se faisant de plus en plus rares, de même que la distribution d’électricité vers les centres de soins et le carburant pour les ambulances. L’OMS constate des taux élevés de malnutrition et craint également la ré-apparition de maladies, surtout parmi les plus jeunes :
« Au cours des quatre dernières semaines, les autorités nationales de surveillance des maladies ont signalé un doublement du nombre des diarrhées hémorragiques chez les enfants de moins de cinq ans, de même qu’une hausse des cas de rougeole et des cas suspects de malaria. »
Une population vivant toujours dans la terreur des bombardements quotidiens : lundi, dans la capitale, Sanaa, deux frappes ont touché un site de stockage de missiles Scud, faisant au moins 38 morts et plus de 500 blessés. « Ces bombardements ont eu lieu sans alerte au préalable, en violation directe du droit international humanitaire », a déclaré l’ONG Action contre la faim (ACF), dont les bureaux ont été endommagés, comme les habitations situées à 5 km autour du point d’impact des bombes de la coalition menée par le régime saoudien.
Ce dernier a annoncé la mobilisation de la Garde nationale : une force composée, sur le papier, de 75 000 hommes d’active et de 25 000 combattants envoyés par les tribus. Cette décision pourrait être le prélude au déclenchement de la phase terrestre de l’opération « Tempête décisive », débutée le 26 mars par voie aérienne.
Autour du pays, le porte-avions US Theodore Roosevelt et le croiseur d’escorte Normandy ont fait mouvement près des côtes yéménites afin de mettre sous surveillance un convoi de navires de la marine de guerre iranienne, neuf navires, dont deux patrouilleurs, suspectés de vouloir rompre l’embargo sur les livraisons d’armes aux rebelles houthistes. Cependant, le Pentagone, qui a déjà déployé 7 autres navires de guerre (2 contre-torpilleurs, 2 chasseurs de mines et 3 navires amphibies, avec à bord 2 200 Marines), a confié qu’il confierait une éventuelle interception aux bâtiments de la coalition menée par le régime saoudien.