La progression des rebelles libyens vers Tripoli a été rendue possible grâce aux moyens déployés par l’Alliance atlantique, dans le cadre de l’opération Unified Protector. Et la France ainsi que le Royaume-Uni ont été à la pointe de la coalition mise sur pied pour faire respecter la résolution 1973 des Nations unies visant à établir une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye et à protéger les civils.
Pour Alain Juppé, le ministre français des Affaires étrangères, le rôle de Paris a été « déterminant ». « D’abord sur le plan politique, et puis ensuite, avec nos amis britanniques, nous avons apporté entre 75 et 80% des moyens que l’Otan a mis en oeuvre et nous ne sommes pas allés au sol, à l’exception de quelques instructeurs qui ont permis d’encadrer et de former les troupes du CNT. Et je soutiens que nous sommes restés dans le cadre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité » a-t-il affirmé sur les ondes d’Europe 1, ce 23 août.
Les Etats-Unis ont choisi de ne pas apparaître au premier plan dans cette affaire. Après avoir lancé, le 19 mars, l’opération « Aube de l’Odyssée » et planifié les missions de la coalition internationale, l’armée américaine s’est bornée à un rôle de soutien dès que l’Otan a pris les commandes.
Cependant, les militaires de l’US Navy et de l’US Air Force ne sont pas restés inactifs puisque, selon le Pentagone, les aviateurs américains ont réalisé 5.316 missions à la date du 22 août, dont près de 400 lors des deux dernières semaines. Cela représente 27% de l’activité aérienne de l’Otan (19.877 sorties).
L’essentiel des missions effectuées par les appareils américains ont concerné la reconnaissance, le ravitaillement en vol et la guerre électronique – soit les capacités (qui manquent) qui sont insuffisantes chez les Européens – mais aussi les frappes aériennes, avec 1.210 sorties et 262 bombes et missiles délivrés.
Sur ce total, 101 l’ont été par les 4 drones Predator mis à la disposition de l’Otan. A titre de comparaison, les avions de l’armée de l’Air et de la Marine nationale ont, dans le même temps, visé et touché 2.500 cibles militaires.
Au 31 juillet, et selon les chiffres avancés par le Pentagone, le coût de cette participation américaine à l’opération Unified Protector a coûté 896 millions de dollars. Cette somme englobe notamment la livraison de carburant mais aussi de pièces de rechange et de munitions pour certains pays de la coalition.