Lors de l’effondrement de Lehman Brothers en 2008, le Dow Jones perdait 18% de sa valeur en moins d’une semaine. Mais les dettes grecques pourraient s’avérer encore plus catastrophiques pour l’économie mondiale. Lehman Brothers a pleinement participé à la bulle 2003-2008 en cumulant de grandes quantités de subprime. Les problèmes de la Grèce, eux, remontent bien plus loin — lors de son entrée dans la Zone euro en 1981.
Etant le membre le moins aisé lors de son intégration à l’Europe, Athènes se vit accorder un vaste programme de subventions. Des fraudes comptables lui ont permis d’être un candidat éligible à l’intégration dans l’Union européenne.
Selon le FMI, le PIB représentait 305,4 milliards de dollars en 2010 tandis que celui de la France est évalué à 2 582,5 milliards de dollars la même année. Pour que les comptes nationaux de la république hellénique reviennent à l’équilibre, les citoyens grecs devraient diminuer leur niveau de vie de 30 à 40%. Inutile de penser que les Grecs voteront pour un tel changement — les récentes émeutes à Athènes parlent d’elles-mêmes.
Sans l’UE, l’euro et les nombreuses aides apportées à la Grèce, la situation actuelle serait tout autre. L’effondrement du drachme — ancienne monnaie grecque — aurait eu lieu il y maintenant 10 ans.
Dès l’instant où le FMI et l’UE insistent pour être remboursés avant les créanciers privés, les banques européennes seront les premières à souffrir de la faillite grecque. Les 110 milliards de dollars prêtés à la Grèce par le FMI et l’UE vont devenir une donation.
"Pour les économistes, c’est devenu une évidence : l’Etat grec n’est pas solvable", a martelé Guillaume Maujean, chef du service Marchés des Echos, dans l’édition de mercredi du quotidien.
En 2008, Lehman cumulait plus de 600 milliards de dollars de dettes. Aujourd’hui, la dette publique de la Grèce s’élève à plus de 450 milliards de dollars. La chute d’Athènes serait donc un choc comparable à la faillite de la banque américaine pour les marchés financiers. D’autant que l’économie mondiale est dans une situation beaucoup plus précaire qu’il y a deux ans.