La gendarmerie nationale compte près de 40 000 réservistes, ce qui représente 43 % des effectifs de la réserve opérationnelle de l’ensemble des forces armées. Ils effectuent « mêmes missions que leurs homologues de l’active (…), soit en renfort d’unités existantes, soit en unités constituées de réservistes ».
Ces personnels de réserve effectuent en moyenne des périodes de 23 jours, pendant lesquels ils sont nourris et logés gratuitement. Ils perçoivent en outre une rémunération journalière qui varie selon les grades et les lieux d’affectation. Un gendarme réserviste gagnera ainsi très légèrement plus en région parisienne qu’en province.
Ces soldes varient ainsi de 41 euros pour un militaire du rang jusqu’à 160 euros pour un colonel. Selon un gendarme appartenant à cette réserve opérationnelle, elles peuvent être versées « 2 ou 3 mois après » le « renfort ».
Seulement, nous apprend le Midi Libre (qui en a sans doute fait un peu trop dans la présentation des faits), 211 gendarmes réservistes de l’Hérault attendent leurs soldes depuis maintenant plus de 4 mois.
« Moi, je n’ai pas été payé depuis le mois de juillet. Un mail, récemment reçu nous dit que nous devrons attendre jusqu’en février 2013. Et ce, alors que nous allons être intégrés au planning opérationnel pour les fêtes de fin d’année », a confié un sous-officier réserviste au quotidien.
Contrairement aux militaires de l’armée de Terre ayant connu ce même problème, les réservistes ont en principe une autre source de revenus, ce qui rend les choses moins dramatiques. Encore que, tous n’étant pas logés à la même enseigne – certains étant étudiants par exemple –, il va sans dire que ces délais peuvent mettre dans l’embarras.
La cause de ces retards n’est pas à chercher du côté de l’informatique. De toute façon, le système de gestion des ressources humaines de la gendarmerie n’est pas encore raccordé à LOUVOIS (Logiciel unique à vocation interarmées de la solde), lequel a causé bien des soucis – et ce n’est rien de le dire – ces derniers temps.
Il s’agirait en fait d’un problème de trésorerie, d’après ce que l’on peut déduire des affirmations de la région de gendarmerie du Languedoc-Roussillon ; qui peut compter sur 1 250 réservistes.
« Entre le 1er janvier et le 31 octobre, 2,37 milions d’euros d’indemnités ont été réglés, en moyenne au bout de deux mois », a précisé la gendarmerie. « La priorité du traitement ayant été apporté aux situations individuelles les plus fragiles. Pour les autres, à la date du 20 novembre, le montant des paiements en suspens s’élève à 525 000 euros. 211 réservistes sont concernés », a-t-elle expliqué. Et « sauf situations exceptionnelles qui seront examinées au cas par cas, ces indemnités seront versées dès la mise en œuvre des premiers crédits de paiement 2013 », a-t-elle ajouté.