1967. Dans Un Idiot à Paris, le génial Bernard Blier, qui incarne l’empereur de la viande, explique sa version du « social » à ses employés.
Inspiré d’un roman de René Fallet, le film nous balade dans le Paris d’avant Les Halles, au milieu des carcasses et des chevillards. La distribution, riche en acteurs de série B, ferait aujourd’hui baver d’envie tout réalisateur de cinéma réellement (on est bien obligé de le rajouter) populaire.
- Les Halles de Paris en 1950 et les murs à pêches
Deux ans après, en 1969, modernisation oblige, le déménagement du « ventre de Paris » vers Rungis était décidé par le préfet. La capitale perdait son cœur (de bœuf), mais aussi un peu de son âme. Et dix ans plus tard, surgira le centre commercial que l’on sait, la verrue qui annonçait la victoire de la Consommation sur la Tradition. Malgré les résistances, Paris commençait sa mue mondialiste.
- Robert Doisneau a immortalisé ici la rue Montorgueil (devenue bobo aujourd’hui) en 1953
Sans verser dans une nostalgie à deux francs six sous, pour des raisons évidentes de courtoisie, nous éviterons de comparer cette fable sociale désopilante (un paysan balourd qui monte à Paris trouver l’amour... d’une pute) avec les comédies actuelles, mâtinées de gauchisme sociétal répugnant.