Voici un extrait tiré du livre qui fait fureur actuellement, Bienvenue Place Beauvau. Il traite des rapports de la haute police, du renseignement et de la politique. Il y est évidemment question d’Alain Bauer, personnage centre dans la France de la sécurité, ce mélange entre économie, information et politique. Ce qui est très différent de la sécurité des Français.
- Alain Bauer, le monsieur Sécurité de Sarkozy puis Valls
En revanche, AB [le nom de la société d’Alain Bauer, NDLR] estime ne pas être la cible de l’affaire Gardère, du nom de cet ancien flic de la Sarkozie, devenu préfet, puis directeur du Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS).
Ce dernier est perquisitionné en 2015, mis en garde à vue et suspendu de ses fonctions pour des soupçons de corruption. Or Alain Bauer préside le CNAPS. Avec Gardère, ils accordent – ou non – des agréments à des centaines de sociétés de sécurité et de gardiennage.
Tous deux francs-maçons, Bauer et Gardère se connaissent depuis des années. Quand il était directeur départemental de la sécurité des Hauts-de-Seine, Gardère a prêté main-forte à Bauer pour ses audits.
Propulsé sous Sarkozy directeur adjoint du cabinet du ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, il a également nourri le Livre blanc sur la sécurité publique que AB a cosigné avec le préfet de police d’alors, Michel Gaudin. Et c’est encore lui qui a mis en musique le CNAPS, une idée que Bauer a soufflée à Sarkozy.
Cette petite introduction permet de considérer ce qui suit sous un autre angle.
Selon nos informations, Orso Sécurité, la société qui assurait la sécurité au Bataclan s’est vu retirer son agrément la semaine dernière par le conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS) pour une durée de 5 ans avec une amende de 75 000 euros.
Les faits remontent à novembre 2015 une semaine après l’attentat du Bataclan. La société est alors contrôlée dans deux boites de nuit du IXe et XIVe arrondissement. Des manquements aux procédures de sécurité auraient été recensés.
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Le rapport pointe « un manque de vigilance » de la société Orso « par rapport à la sous-traitance » des entreprises également présentes sur le site.
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Selon plusieurs sources, trois des sept agents présents le 13 novembre 2015 dans l’enceinte du Bataclan afin d’y assurer la sécurité, « n’étaient pas autorisés à exercer une activité de sécurité privée ». D’après les mêmes sources, deux d’entre eux n’étaient pas titulaires d’une carte professionnelle, le dernier avait lui vu sa demande de délivrance de carte rejetée. Contacté à plusieurs reprises ce vendredi, la société de sécurité restait injoignable.