Défendu par Benoit Hamon, le revenu universel, idée la plus novatrice (et destructrice pour son initiateur) de la campagne électorale en cours, l’est aussi par Richard Bielle, patron de CFAO, qui réalise 3,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en Afrique et Bernard Bourigeaud, le fondateur d’Atos (12 milliards d’euros de chiffre d’affaires).
Sans être candidats à rien, ces deux personnalités du business dans un petit livre décapant (Le projet qu’aucun candidat ne proposera, éd. France Up !) défendent un « revenu de base de 500 euros par mois pour tous » qu’ils chiffrent à 295 milliards d’euros, alors que la nouvelle copie édulcorée de Benoit Hamon a ramené le coût du dispositif à 35 milliards. Le désastre de la campagne du candidat PS et la façon dont il a dévitalisé son idée ont décrédibilisé le revenu universel.
« Pas idiot » selon Henri de Castries
Et ce au moment même où cette proposition, sur lequel les économistes débattent depuis des siècles, est en train de faire une percée dans le « cercle de la raison », celui des grands patrons. Henri de Castries, ex-patron d’Axa et soutien du candidat François Fillon a basculé fin janvier dernier lors d’une conférence Coface en déclarant :
« Beaucoup de gens ricanent devant l’idée du revenu universel. Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Cette idée n’est pas idiote d’instaurer des systèmes où les droits vont avec les individus et pas avec les statuts des personnes elles-mêmes. Dans cette société qui se transforme, il faut diminuer l’inquiétude des concitoyens, et imaginer de nouveaux systèmes de protection pour l’individu et pas pour leurs statuts. »