Logement, santé, transports, fiscalité... Jamais les dépenses contraintes des ménages n’ont autant augmenté. Et ce n’est qu’un début, selon les calculs exclusifs réalisés par "L’Expansion" sur le pouvoir d’achat.
Pour la deuxième année consécutive, le pouvoir d’achat des ménages risque de subir un sérieux coup de rabot en 2011. Du jamais-vu depuis la conversion de la gauche à la rigueur en 1983 et 1984. Mais si la baisse de 2010 (- 0,2 % selon l’Insee) s’expliquait avant tout par la crise, celle qui se profile en 2011 sera due surtout à l’accélération de l’inflation. De fait, jamais autant de factures n’ont grimpé simultanément.
"Toutes les charges auxquelles un ménage ne peut échapper - logement, transports, alimentation, santé - augmentent bien plus vite que les revenus, et ce n’est pas fini", confirme Elisabeth Waelbroeck-Rocha, directrice générale du Bipe. La faute d’abord aux matières premières, qui flambent pratiquement toutes. Globalement, elles valent deux fois plus cher que fin 2008, et une baisse paraît peu probable. Avec de multiples effets en aval sur l’alimentation, le textile, les carburants, etc.
A cela s’ajoutent les hausses de tarifs publics déjà dans les tuyaux, comme l’électricité, et les augmentations d’impôts, qu’il faudra bien supporter pour réduire les déficits publics. Toutes ces dépenses incompressibles pourraient s’envoler d’au moins 10 % environ d’ici à la fin de 2013, presque deux fois plus vite que les revenus. Résultat : leur part dans le budget des ménages va encore croître, alors qu’elles en représentent déjà la moitié pour les familles les plus modestes. Si bien que la consommation ne sera plus un moteur, mais un frein à la croissance.
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