Le tribunal administratif de Nantes a enjoint à la commune des Sables-d’Olonne (Vendée) de retirer dans les six mois une statue de Saint-Michel d’une place publique afin de se mettre en conformité avec la loi de 1905.
La loi de séparation de l’Église et de l’État « s’oppose à l’installation [...] dans l’espace public, d’un signe ou d’un emblème manifestant la reconnaissance d’un culte ou marquant une préférence religieuse », peut-on notamment lire dans le jugement rendu le 16 décembre par le tribunal administratif de Nantes, ici cité par l’AFP.
Cette décision fait suite à une requête de la fédération vendéenne de l’association de la Libre Pensée qui demandait le retrait d’une statue de saint Michel du domaine public en tant qu’« objet religieux manifeste ».
Une demande de retrait qui remonte à 2018
L’association avait réclamé le retrait de l’œuvre à l’ancien maire des Sables-d’Olonne dès son installation à l’automne 2018. Elle s’était tournée vers la justice après avoir essuyé un premier refus.
Ce jugement confirme qu’« il faut respecter les convictions de toutes les citoyennes et de tous les citoyens, et non satisfaire quelques-uns », s’est réjoui dans un communiqué le président de la Libre Pensée en Vendée, Jean Regourd. « Il est inacceptable que des élus [...] confondent encore commune et paroisse », a-t-il ajouté.
Le maire des Sables-d’Olonne, Yannick Moreau (ex-LR), a annoncé à la mi-journée qu’il ferait appel de cette décision.
Dans un communiqué, il a fustigé les « demandes abusives de laïcistes radicaux complices de la "cancel culture" qui cherchent à déboulonner un par un les attachements culturels millénaires qui ont forgé notre identité collective ».
En 2018, l’association de la Libre Pensée avait obtenu le déplacement à Ploërmel (Morbihan) d’une statue de Jean-Paul II, érigée douze ans plus tôt sur une place publique, au terme d’une longue procédure jusqu’au Conseil d’État.
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Au grand dam des libres « penseurs », l’archange continuera de veiller sur la Vendée, depuis son point culminant, à Saint-Michel-Mont-Mercure, dominant la région bien au-delà des limites administratives issues de 1789.