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Lars von Trier dégueule son film sur Cannes, la profession et les journalistes

« J’aurais fait un grand serial killer »

Il y a exactement 7 ans, le 18 mai 2011, le réalisateur danois LVT mettait le feu à Cannes et faisait paniquer l’élite du cinéma et sa Grande Famille en exprimant sa sympathie pour Adolf Hitler. Madame Figaro rappelle les dires du génie ou de l’escroc, au choix :

 

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Lars et ses deux victimes juive et allemande

« Particulièrement en jambe, Lars Von Trier débute les festivités par une plaisanterie graveleuse sur les deux comédiennes qui l’auraient, selon lui, “harcelé pour tourner dans un film pornographique de quatre heures”, et demandé à tourner beaucoup de scènes de sexe “déplaisantes”. L’humour est (plus que) douteux, mais Kirsten Dunst parvient à conserver un sourire de façade. Le pire est encore à venir.

Interrogé sur ses origines allemandes, le cinéaste se lance dans une tirade pour le moins étrange : “J’ai longtemps pensé que j’étais juif, j’étais très content d’être juif [...], affirme-t-il. Mais j’ai découvert que je n’étais pas juif [...], que j’étais nazi, parce que ma famille était allemande, ce qui m’a aussi fait plaisir.”

Avant de commettre l’ultime faux pas : “Que puis-je dire ? ajoute-t-il, stoïque. Je comprends Hitler. Ce n’est pas vraiment un brave type, mais [...] je compatis un peu avec lui.” Pincement de lèvres de Kirsten Dunst, un brin alarmée. “Oh my god”, murmure-t-elle à sa partenaire Charlotte Gainsbourg, regards en coin et sourire forcé. »

 

Il faut dire que Lars picole pas mal, et qu’il a énormément picolé pendant le tournage de The House that Jack built, où il se laisse aller à un féroce plaisir anti-féministe et anti-bien-pensance et ce, en plein festival dédié aux femmes et à leur souffrance post-weinsteinienne ! Après sa sortie hitlérienne en 2011, il a beau s’être excusé, Gilles Jacob (qui s’est caché pendant l’occupation) a décidé de le foutre dehors. Sept ans de purgatoire, auxquels Pierre Lescure vient de mettre un terme en 2018 en acceptant le dernier LVT, mais pas dans la sélection officielle.

« J’avais assez de contrôle sur moi pour ne pas prendre cette direction. Je n’ai jamais tué personne, mais si je devais le faire, ce serait un journaliste »

On sent que l’humiliation de 2011 s’est transformée en rage contre le milieu du cinéma et ce qu’il symbolise idéologiquement. D’ailleurs, pendant la projection de son film qui raconte les exploits d’un tueur en série, Jack Built, plus de 100 personnes ont quitté la salle en criant, hurlant, pestant, une nausée générale que la presse rapporte. On ignore en revanche si certaines de ces belles âmes ont appelé le numéro vert antiviol que Marlène Schiappa a mis en place pour les actrices victimes des mains baladeuses des riches nababs hollywoodiens...

 

 

Lars, c’est pas « on aime ou on n’aime pas », c’est « on adore ou on déteste ». La bande-annonce de Jack Built résume, en musique joyeuse, les cinq meurtres dont Jack va être l’artiste. Car il s’agit de monter un meurtre en œuvre d’art. Ce n’est évidemment pas bien, mais qu’est-ce qu’un film de gore à côté du film de guerre en vrai qu’Israël mène contre la Palestine ? La guerre d’une armée suréquipée – en proie à une paranoïa intense – face à des civils désarmés n’a pas généré autant d’indignation de la part de l’élite culturelle française. Étonnant, non ?

« J’essaie toujours d’aller loin. Ce serait malhonnête de ne pas le faire. Les choses qui arrivent dans la vraie vie, qui est pire, devraient et pourraient être filmées »

Les journalistes et les festivaliers ont crié leur dégoût de certaines scènes : on dirait qu’ils vivent dans un univers virtuel où la violence ne peut être qu’en deux dimensions. On ne va pas foutre sur le dos de l’élite du cinéma mondial les 50 morts de Gaza – il faut raison garder – mais Lars s’est vengé de la profession en lui renvoyant l’image de ce qu’elle déteste, la souffrance et la mort. La souffrance des dominés, des innocents (l’agneau blanc du film), et la morgue des dominants, assimilés aux nazis. L’inversion accusatoire inattendue ! Le message a dû faire doublement mouche...

 

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Les Font & Val d’Hollywood...

 

On rappelle aux scandalisés que personne n’est parti en 2009 à Cannes pendant la projection du sanglant Tarantino Inglorious Basterds, qui s’en prenait il est vrai aux vilains nazis... Pour info, Quentin est produit par Lawrence Bender et il est très proche d’Harvey Weinstein qui lui fournissait plein de cadeaux de toutes sortes. Aujourd’hui, Tarantino réclame 4,5 millions de dollars à la Weinstein Company. La reconnaissance du ventre...

 

 

Vengeance dans la vengeance, Lars en a remis une couche hitlérienne mais pas en conférence de presse, dans le film même : il y est beaucoup question de l’armement germanique de la Seconde Guerre mondiale...
Chassez le naturel nazi, il revient au galop !

Triangulation pour saisir l’essence de Trier,
sur Kontre Kulture

 

Trier et Jacob, sur E&R :

 






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47 Commentaires

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  • #1967833
    Le 17 mai 2018 à 18:11 par Prosper Youplaboum
    Lars von Trier dégueule son film sur Cannes, la profession et les (...)

    Lars Von Trier n’est pas "que" trash. C’est surtout le plus grand cinéaste européen vivant. Il peut etre un grand lyrique (Breaking The Waves, Europa, Melancholia), un farceur (Epidemic), un esthète (Element of Crime), un audacieux créateur de série TV culte (The Kingdom), un bousculeur de codes (Dogma/les idiots- Five obstructions), un dingue (Antichrist), qui peut se faire miroir déformé de notre contemporainité (Nymphomaniac) et un analyste très fin de la condition humaine sans la sanctification religieuse : Dogville, peut être l’un des plus grands films des années 2000, je ne trouve rien d’aussi ambitieux, original, inventif, profond sur la nature humaine et qui peut être revu selon un grand nombre de lectures possibles. Et l’utilisation du "Stabat Mater" de Pergolese est sublime. Pas grand monde ne se bouscule pour avoir eu la même carrière que lui et comme tous les gens géniaux il est détesté de son vivant par l’époque.

     

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    • #1967912

      Dogville, un film qui alimente la réflexion personnelle pendant des mois.

       
    • Je suis tout à fait d’accord. C’est un réalisateur absolument génial. Dogville est un diamant de mise en scène. Du jamais vu. Et selon moi ; le plus grand film européen de ces dernières années.
      Je place Lars Von Trier sur le plan européen au même niveau que Kubrick sur le plan américain. Un pur génie.
      Kubrick ayant été le plus grand réalisateur au monde et membre de ces chers élites satanistes... Son dernier film lui ayant couté la vie et certains plans au montage du film qui se sera fait sans lui et nous expliquant bien le rôle si énigmatique de Kidman dans EYES WIDE SHUT.
      Mais qui cherche trouve... Vigilant Citizen.

       
  • #1967861

    The House that Jack built est aussi le titre d’une chanson d’Aretha Franklin.

     

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  • #1967867

    La BA et la BO sont monstrueuses, je sens que LVT va nous régaler !

     

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  • Un air de Chet Baker, le Matt version Lars, surtout dans le dernier plan.

     

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  • #1967978

    The House that Jack built est le meilleur Episode de la série "chapeau melon et bottes de cuirs" ....Une maison bizarre avec le méchant qui n’est que virtuellement vivant....Belle prouesse technique pour l’époque.. !!

     

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  • #1968048

    Je n’ai pas aimé les quelques films de Lars von trier que j’ai vu et je ne vais pratiquement jamais au cinéma, je m’endors toujours. Mais c’est vrai que la bande-annonce est monumentale.

     

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  • #1968061

    Contente de voir Von Trier continuer à gagner sa vie tranquillement, la quenelle aurait été d’autant plus douloureuse si il s’était affiché avec Mel Gibson, dommage ! Perso la seule sortie au cinéma qui m’intéresse c’est le prochain Narnia, le reste c’est poubelle. Pff ils font plus les vierges effarouchées pour une fiction que pour des morts dans la vrai vie, c’est pitoyable.

     

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  • Bizarre la manière dont les gens ont vu Inglorious Basterd.

    Personnellement j’ai vu un film qui présente les juifs comme des bourrins assoiffés de vengeance alors que tous les personnages allemands sont fins, cultivés et attachants. Y a qu’à voir le jeune soldat qui a des remords et tend la main à Shoshana avant que celle-ci ne le bute de 3 balles dans le dos, ou tout simplement la dernière scène, explicite sur la cruauté du fameux "Ni pardon ni oubli" alors que Hans Landa avait engagé un processus de paix.

    Une manière de plaire aux vengeurs tribaux tout en parlant subtilement aux esprits un peu plus subtils.

     

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  • #1969558

    Mouais, attention tout de même à ne pas surinterpréter idéologiquement la portée de l’œuvre ; non seulement, j’ai l’impression que c’est surtout le voyeurisme sanglant en lui-même qui fait scandale (et on peut ne pas apprécier la violence gratuite sans pour autant être un bobo), mais aussi, venant de faire mes petites recherches, je constate que Lars von Trier a balancé un propos assez politiquement correct au sujet du film :

    « Pour illustrer son nouveau film, l’histoire d’un tueur en série sévissant durant 12 années de sa vie, le cinéaste compare son personnage au président des États-Unis, Donald Trump : « Le film célèbre l’idée que la vie est maléfique et dénuée d’âme, ce qui a malheureusement été prouvé par l’avènement récent de l’homo trumpus : le roi rat ». »
    (Source Wikipédia)

    Je n’ai pas de sympathie pour Donald Trump que je considère être une marionnette casher, mais en l’occurrence, dans la grande presse, un tel propos a peu de chances d’être compris autrement que de manière politiquement correcte primaire.

     

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  • #1970948

    Il dégueule sur Cannes etc. mais bon...il y va quand même, non ? Il ne va pas au bout de son raisonnement là, me semble-t-il...

     

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