M. Faurisson a fait appel d’une décision de justice de 2017 qui reconnaissait que la journaliste du Monde Ariane Chemin avait rapporté la preuve qu’il était « un menteur professionnel ».
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L’affaire remonte assez loin, à une tribune de Faurisson publiée par Le Monde en 1978, de surcroît surtitrée « Le débat sur les “chambres à gaz” » – les guillemets sont de l’époque. « Une bourde monumentale », avait écrit Ariane Chemin, dans un article du 21 août 2012, intitulé « Le jour où “Le Monde” a publié la tribune de Faurisson ». Le vieux professeur avait aussitôt poursuivi l’article, mais un choix malheureux de son avocat l’avait convaincu d’attaquer pour injure et non pour diffamation : il a été débouté en 2014, tant en première instance qu’en appel.
Or l’article a été repris dans un livre édité par Flammarion, Le Monde, 70 ans d’histoire, et Robert Faurisson a de nouveau porté plainte – cette fois en diffamation. Le vieux monsieur ne désarme d’ailleurs pas. Il avait expliqué que sa pensée avait été fort bien résumée à la radio, le 17 décembre 1980 :
« Les prétendues chambres à gaz hitlériennes et le prétendu génocide des juifs forment un seul et même mensonge historique, qui a permis une gigantesque escroquerie politico-financière, dont les principaux bénéficiaires sont l’État d’Israël et le sionisme international. »
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« J’assume absolument ce que j’ai écrit, a indiqué la journaliste, je suis de la génération de la loi Gayssot, pour moi, il est évident que nier l’existence des chambres à gaz est un délit. Dire que M. Faurisson est un menteur professionnel, c’était une évidence. »
« Sur quoi vous fondez-vous pour dire qu’il est un menteur ? », s’est interrogée benoîtement la présidente. Légère stupeur dans les rangs de la cour. La présidente a cru se reprendre en posant quelques questions à Robert Faurisson.
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Son nouvel avocat, Damien Viguier, un proche d’Alain Soral et de Dieudonné, s’est curieusement félicité d’un arrêt de 1983 (qui a débouté son client), et a soutenu « qu’il n’y avait pas de vérité officielle en France ; les tribunaux ne sont pas là pour établir une vérité historique. Le juge de 2017 s’est prononcé sur la vérité, et il l’a fait de travers. Robert Faurisson est un chercheur attentif, honnête, viscéralement attaché à la vérité, c’est son défaut ».
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« J’ai péché par naïveté, a enfin conclu Ariane Chemin. Je n’avais pas soupçonné que la bataille contre le négationnisme, il faut la mener tous les jours. Il y a une relève, des jeunes qui ne s’appuient plus sur le vieil antisémitisme traditionnel, mais sur le courant inspiré par Robert Faurisson, avec Alain Soral, ou Dieudonné. »
Décision le 12 avril.