Il y a un an, l’acteur américain Matthew McConaughey osait braver les vents de la presse dominante pour non pas défendre le nouveau président, mais demander à ce qu’on le laisse travailler et qu’on serre les rangs derrière lui. Depuis, le moins qu’on puisse dire, c’est que les chiens ne se sont pas calmés, et que la petite journaliste du Figaro fait bien partie de la meute progressiste qui ne supporte pas le verdict de la démocratie...
« Invité le dimanche 29 janvier [2017] sur le plateau de The Andrew Marr Show, célèbre talkshow hebdomaire de BBC, pour assurer la promotion de Gold, son nouveau film (en salle fin avril), Matthew McConaughey s’est, comme qui dirait, tiré une balle dans le pied. Au journaliste qui lui demandait si Hollywood et l’élite intellectuelle américaine ne devraient par freiner leurs attaques contre le président Trump, l’acteur star de True Detective et d’Interstellar a en effet répondu :
“Eh bien, ils n’ont plus tellement le choix maintenant. Il est notre président. Et si dynamiques et clivants furent les jours qui ont précédé et succédé son investiture, au regard de ses déclarations et de ses premiers décrets, il est peut-être temps de l’accepter et de se montrer constructif.” Puis d’ajouter : “Peu importe les raisons de nos désacords, il va falloir réfléchir à la manière dont on va pouvoir travailler avec lui au cours des quatre prochaines années, au moins.” »
La « journaliste » Julia Baudin du Figaro a visiblement du mal à comprendre qu’on puisse ne pas être contre Donald Trump. Cette posture inconsciente prouve une fois de plus l’existence d’œillères idéologiques chez les petits soldats de la presse française, qui n’imaginent pas une seconde que leurs propos puissent être chargés de propagande.
Par ailleurs, cela montre toute la difficulté, dans un océan de progressisme, pour un titre de presse majeur d’accepter de se considérer comme réactionnaire ou conservateur, ce que Trump admet sans aucun complexe. Et ça l’a fait gagner. Think about it !
Matthew ne s’est pas « tiré une balle dans le pied » : cet acteur très au-dessus du lot à tous points de vue – qualité de jeu, choix des films, conscience politique – est plus beaucoup intelligent que Julia.
À ne pas manquer, la comédie social-trash Killer Joe (2012) avec Matthew dans le rôle du sale flic :
Son dernier film, Gold, l’histoire (vraie) d’un couillon qui trouve une mine d’or, est raté : effet secondaire de la starisation, MMC se regarde jouer, et crève un peu trop l’écran au détriment du film. La critique du Point est très juste. Mais revenons à la politique.
« Pour le moins inattendues, ses déclarations ont immédiatement déclenché une bronca aux États-Unis comme sur la toile. La version officielle de l’interview a été retirée du site du show mais il est toujours possible de la lire via le compte Twitter @MarrShow et d’en saisir quelques extraits sur YouTube (voir ci-dessous). »
Bof, la « bronca » des comptes Twitter gauchistes et anti-Trump notoires, peut-être, mais pas chez les 30 millions d’adeptes de Breitbart News, par exemple... et encore moins chez les Texans. Les professionnels de l’indignation sur les réseaux sociaux n’ont jamais incarné l’opinion du peuple, c’est un fait. Une opinion qu’ils essayent en revanche sans répit de réorienter, ce qui est un autre fait, et avéré.
"He's our president now, we must embrace, shake hands & be constructive with him" Matthew McConaughey on Trump & new film 'Gold' #marr pic.twitter.com/EvCY7GhLp6
— The Andrew Marr Show (@MarrShow) 29 janvier 2017
Comme le rappelle justement Julia, Matthew, ce « fier patriote américain », est texan et à ce titre, très attaché à sa terre et à sa patrie. Il sera difficile d’arracher ces individus à leur patrie, comme la presse en particulier et les médias en général l’ont fait depuis 50 ans chez nous...
Le progressisme est vraiment une pathologie de l’esprit, fondé sur des postulats infantiles et une grande ignorance des hommes.
Petite traduction dans l’esprit de cet échange.
Le Journaliste : « Tout Hollywood déteste Trump, vous ne pensez pas qu’il est temps pour l’élite culturelle américaine de lâcher un peu la grappe de ce type ? »
Matthew : « Ils n’ont plus le choix maintenant, c’est notre président. C’est à la fois le plus dynamique et le plus clivant qu’on ait eu depuis longtemps. Il est temps pour nous de nous réconcilier, de nous serrer la main et d’être constructifs avec lui pour les quatre ans qui viennent. Donc tous ceux qui sont contre lui, contre ses paroles ou ses actes, ou qui estiment que ses actes ne correspondent pas à ses paroles, devraient penser à être constructifs désormais, parce que c’est notre président pour les quatre prochaines années quand même. »