La Commission parlementaire européenne vient de refuser la demande initiée par les Verts que l’UE accorde l’asile politique à Edward Snowden, l’Américain qui a révélé le vaste programme d’espionnage de la NSA, l’agence américaine du renseignement, en juin de l’année dernière.
Un court paragraphe, caché parmi les centaines d’amendements concernant le rapport d’enquête préparé par la commission, invitait les Etats membres de l’UE à « abandonner les accusations criminelles contre Snowden, s’il en existe, et à lui accorder « une protection contre les poursuites, l’extradition ou la remise aux autorités d’un pays ».
Mais il n’a pas réussi à convaincre.
L’eurodéputé allemand et co-auteur du rapport, Jan Philipp Albrecht (Verts), a critiqué le manque d’éclat du Parlement européen dans sa gestion de la crise de la NSA : « Le parlement Européen va seulement souligner dans son rapport final que les négociations pour la création d’une zone de libre-échange (UE - États-Unis) seraient menacées en cas de poursuite de la surveillance de masse des institutions européennes et des citoyens".
Selon l’eurodéputé britannique Claude Moraes, qui a dirigé l’enquête de la commission, ce n’est pas à l’UE, mais aux États membres de décider d’accorder l’asile politique. « L’UE n’a pas le pouvoir d’accorder l’asile politique en tant qu’Union Européenne, c’est donc quelque chose qui relève des Etats membres ».
Il indique qu’il a subi une certaine pression de la part des États membres pour supprimer la possibilité d’accorder l’asile dans le rapport. « Ils n’ont pas été cordiaux. Ils considèrent que tout ceci relève de la compétence nationale et n’a rien à voir avec l’UE » ; a-t-il indiqué au Guardian.
Le Parlement européen votera sur le rapport en Mars.
Voir aussi, sur E&R : « Comment Edward Snowden a siphonné l’intranet de la NSA »