Le Sénat français adopte une proposition de loi visant à expérimenter la reconnaissance faciale dans l’espace public pendant trois ans. Malgré des garanties et restrictions, des voix s’élèvent pour dénoncer les risques de surveillance de masse et la nécessité d’une réflexion approfondie sur cette technologie.
Le Sénat français a voté en faveur d’une proposition de loi visant à expérimenter l’utilisation de la reconnaissance faciale dans l’espace public pendant une période de trois ans. Le texte a été présenté par le sénateur Marc-Philippe Daubresse du parti Les Républicains (LR) et le centriste Arnaud de Belenet.
Conscient de la sensibilité du sujet, Marc-Philippe Daubresse a tenté de rassurer l’opposition de gauche en citant plusieurs interdictions, telles que l’interdiction de la notation sociale, de la catégorisation en fonction de l’origine ethnique, du sexe ou de l’orientation sexuelle, sauf à des fins de recherche scientifique, et l’interdiction de l’analyse des émotions, sauf à des fins de santé ou de recherche.
Cependant, certains sénateurs ont exprimé leur opposition à la proposition de loi en soulignant que la loi actuelle sur les Jeux Olympiques prévoyait déjà une expérimentation de la vidéosurveillance automatisée par intelligence artificielle jusqu’en 2025.
La proposition de loi interdit la reconnaissance faciale dans l’espace public, mais prévoit des dérogations pour les organisateurs d’événements exposés à des risques de terrorisme ou d’atteinte grave à la sécurité des personnes. Les traitements des données biométriques seront sous le contrôle des agents habilités et seront strictement encadrés. La reconnaissance faciale a posteriori sera autorisée dans le cadre d’enquêtes sur des infractions graves, telles que le terrorisme, le trafic d’armes et les atteintes aux personnes.
Malgré ces mesures restrictives, les opposants à la proposition de loi soulignent le risque de surveillance de masse et appellent à une réflexion plus approfondie sur les implications de la reconnaissance faciale pour les libertés individuelles. Alors que l’expérimentation est prévue pour une durée limitée, il reste à voir si elle sera effectivement pérennisée à l’avenir.