La majorité du cabinet de sécurité est favorable à des frappes contre l’Iran, a rapporté hier le quotidien Maariv. Huit des 14 ministres du cabinet de sécurité sont en faveur d’une frappe préventive contre les installations nucléaires iraniennes, « même sans approbation américaine », a ainsi écrit Ben Caspit, éditorialiste du quotidien, citant des « sources politiques ».
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu n’a consulté ni le cabinet de sécurité ni le « Forum des Huit », un cabinet composé de ses ministres les plus proches, depuis son retour d’une visite à Washington le 7 mars, ce qui inquiète les opposants à une frappe, précise également M. Caspit.
Par ailleurs, les États-Unis ont démenti hier les informations d’un quotidien russe d’après lequel Washington a demandé à Moscou d’avertir l’Iran que les prochaines discussions sur son programme nucléaire seraient celles de « la dernière chance ».
Parallèlement, le général Benny Gantz est parti hier pour le Canada puis les États-Unis, où il doit s’entretenir « avec ses homologues et des responsables gouvernementaux, militaires et de sécurité de la coopération militaire et des défis de sécurité communs », selon un communiqué militaire. Le général Gantz avait déjà rencontré en janvier son homologue américain, le général Martin Dempsey, lors de la visite en Israël de ce dernier, qui avait plaidé pour des concertations continues entre Israël et les États-Unis et réaffirmé l’alliance entre les deux pays.
Sur un autre plan, l’un des principaux dirigeants du Hamas Mahmoud Zahar, en visite à Téhéran, a assuré que la résistance armée contre à Israël allait se poursuivre, ont rapporté hier les médias iraniens, relatant sa rencontre mercredi avec le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale Saïd Jalili. Ce dernier lui a répété « le soutien de la République islamique à la cause palestinienne » et prédit « des succès » à venir contre Israël, selon une source officielle iranienne. M. Jalili a aussi mis en garde « la résistance palestinienne contre les complots » visant à la diviser.
Des clivages sont ainsi apparus entre le chef en exil du Hamas Khaled Mechaal et les dirigeants du mouvement à Gaza, qui reprochent à M. Mechaal d’avoir consenti trop de concessions pour la réconciliation avec le Fateh du président palestinien Mahmoud Abbas. M. Mechaal s’était dit en mai 2011 prêt à « donner une chance » aux négociations avec Israël et favorable à l’établissement d’un État palestinien sur les territoires occupés en 1967, c’est-à-dire à côté, et non à la place d’Israël comme le prévoit le programme officiel du Hamas. Le secrétaire général du Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) Yasser Abed Rabbo a donc affirmé hier « ne plus croire que le Hamas veuille la réconciliation ».
Comme pour conforter cette idée, trois roquettes ont été tirées hier de la bande de Gaza sur le sud d’Israël sans faire de victimes ni de dégâts, malgré la trêve en vigueur, au terme d’une confrontation qui s’est soldée par la mort de 25 Palestiniens et le tir de plus de 250 projectiles vers Israël. Ces tirs représentaient vraisemblablement une riposte à deux raids aériens israéliens mercredi soir près de la frontière, mais qui n’ont pas fait de victime, selon des sources de sécurité palestiniennes.