Le compteur électrique intelligent d’ERDF baptisé Linky en France, ou Smart Meter à l’étranger, a dès sa sortie été l’objet de nombreuses critiques. D’une part, son prix exorbitant (entre 120 et 240 euros) pourrait, malgré l’engagement pris d’ERDF pour une gratuité, être pris en charge par le consommateur.
Par ailleurs, en décembre 2010, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) déclarait que « si le compteur Linky, tel qu’il est actuellement conçu, apporte des bénéfices en termes de comptage et de gestion du réseau électrique, voire de diminution du contenu CO2 du kWh électrique, ses bénéfices pour le consommateur en termes de maîtrise de la demande restent encore théoriques ».
Ce qui a poussé les élus Europe Ecologie/Les Verts de la ville de Paris à rejeter la décision ministérielle d’installation de l’appareil. Enfin, ce sont surtout ses aptitudes à communiquer des données bien plus personnelles que de simples relevés de consommations électriques qui ont fait le plus de remous.
Et c’est précisément sur ce point délicat que nos « pirates technophiles » allemands entrent en scène. En « hackant » le petit boîtier, ils se rendent compte qu’il est capable d’identifier exactement le type et le nombre d’appareils connectés dans votre foyer.
Pratique pour automatiser le paiement de la redevance audiovisuelle ! Pire, il peut même savoir précisément la chaîne de télé que vous êtes en train de regarder ! Sur le modèle testé fourni par une société allemande, ils s’aperçoivent que toutes les données transitaient entre le compteur et les serveurs de manière non cryptées.
Enfin, poursuivant leurs investigations, ils falsifient les données envoyées à l’aide d’un programme d’émulation, faisant croire que le foyer raccordé au Smart Meter n’avait pas consommé d’électricité pendant deux mois ! Et d’après eux, le piratage de l’appareil est à la portée de tous ou presque, à l’aide de simples outils Windows.