La justice a estimé qu’une pâtisserie évoquant l’imagerie coloniale n’était pas discriminatoire. L’organisation qui l’a saisie se prend un retour de manivelle.
Le secrétaire général du CRAN (Carrefour de réflexion et d’action contre le racisme anti-noir) vient d’être condamné à une légère peine avec sursis pour menaces, relate Le Courrier. Il s’agit en quelque sorte de l’arroseur arrosé : c’est en effet l’organisation antiraciste qui avait saisi le Ministère public. Elle se plaignait d’un hérisson en chocolat représenté avec un gros nez et des lèvres charnues, évoquant l’imagerie de Tintin au Congo et les représentations coloniales des Africains.
Le Parquet a classé cette plainte. Il a jugé que la pâtisserie ne remplissait pas les critères de la discrimination raciale, et qu’elle était vendue et achetée régulièrement depuis 40 ans « sans que personne ne se soit jamais senti offensé à part quelques membres du CRAN ».
Le secrétaire général de l’organisation a en revanche été condamné (il a fait recours) pour avoir écrit un mail peu amical au pâtissier. Il le menaçait d’un appel au boycott, d’un sit-in devant son enseigne et d’une demande d’exclusion auprès de sa confrérie.
Martine Brunschwig Graf, Présidente de la commission fédérale contre le racisme, a estimé dans Le Courrier qu’une affaire telle que celle de ce hérisson n’a pas vocation à se retrouver devant les tribunaux, mais devrait se régler à l’amiable. « Il s’agit manifestement d’une maladresse. Et faire de toute maladresse une affaire de racisme n’est pas bon pour la lutte contre les discriminations. »