Le directeur de la publication de l’hebdomadaire d’extrême droite Rivarol, Fabrice Bourbon, a été condamné vendredi à 100 jours amende à 80 euros pour provocation à la haine et injure raciale, pour un article antisémite évoquant le festival de Cannes en 2013.
Cette peine, prononcée par la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, implique que le condamné voit sa peine transformée en emprisonnement s’il ne s’acquitte pas la totalité de l’amende, en l’occurrence 8 000 euros.
Le parquet avait engagé des poursuites après un signalement du ministre de l’Intérieur au sujet d’un article publié le 31 mai 2013 dans Rivarol, intitulé « Cannes : le festival de l’impureté ».
L’article était signé sous pseudonyme par un journaliste non professionnel, dont Rivarol avait refusé de donner l’identité. Le texte résumait le festival de Cannes en trois mots : « pornographes, invertis et sionistes ».
Mais à la lecture de la totalité de l’article, souligne le tribunal, il est établi que l’auteur emploie le terme « sioniste » comme synonyme de « juif ».
Le rédacteur s’en prend aux cinéastes « sionistes » Roman Polanski et Steven Spielberg, avant d’évoquer quelques lignes plus loin, « les désirs pervers de ces cinéastes étoilés », référence « évidente », relèvent les juges, « au port imposé de l’étoile jaune aux juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale ».