Il neige sur Paris. Le phénomène est rare, mais très commenté. Les transports patinent, les RER s’arrêtent, des malheureux dérapent en allant au boulot, c’est carrément Paris sous les bombes. Petit tour du monde du parisian bashing.
Pardon, erreur de vidéo, on voulait mettre quelque chose de plus fun :
Le quasi-blocage de la capitale a fait rire le monde entier : alors que dans les pays froids la vie continue sous un mètre de neige, chez nous, le bobo a vécu un épisode neigeux traumatisant.
❄ Le monde entier se moque de notre épisode neigeux, dont les Russes. ⤵ pic.twitter.com/EjH8Nrx4fd
— Quotidien (@Qofficiel) 9 février 2018
-La météo : « Les routes d’Ile de France sont impraticables. Ne prenez pas votre véhicule »
-Le conducteur : « Nan mais t’inquiète. Ce ne sont pas 3 malheureux flocons qui v... »pic.twitter.com/l0t6CkYizw
— Guillaume Blardone (@gblardone) 8 février 2018
Jean Messiha, l’intellectuel du FN, a légèrement perdu la raison pendant la polémique Mennel, mais a repris ses esprits pendant le traumatisme neigeux :
Entendu ce matin à la radio : « compte tenu de la réalité du réchauffement climatique, cette vague de froid est tout à fait exceptionnelle ». En gros, l’hiver contredit l’idéologie du réchauffement climatique. Donc l’hiver a tort. Brillant non ?
— Jean MESSIHA (@JeanMessiha) 6 février 2018
Les trois flocons tombés sur Paris ont permis de relancer la guerre climatique. Est-ce la preuve que le réchauffement c’est du pipeau ou au contraire est-ce une des conséquences du réchauffement ? Le Figaro a pris le parti des réchauffistes en titrant, le 7 février 2018 :
Grand froid : un phénomène neigeux spectaculaire...
qui n’a rien d’exceptionnel
- Descente du Sacré-Cœur en surf
Suit une introduction alignée sur la pensée dominante :
« La vague de froid et les chutes de neige qui sévissent dans une partie de l’Hexagone ne remettent pas en cause le réchauffement climatique.
Avec la neige qui a couvert toute l’Île-de-France les 6 et 7 février (12 centimètres dans la capitale) et la baisse durable des températures en dessous de zéro, il peut sembler que la période actuelle de froid sorte de l’ordinaire. Il n’en est rien. Même s’il désorganise les transports publics et perturbe les routes de la région, le phénomène météorologique actuel n’a rien d’exceptionnel. »
Et la déclaration de la scientifique de service :
« L’événement de neige est important, mais il se reproduit de manière régulière. Nous avions connu deux événements comparables, en mars 2013 et également en décembre 2010, avec des niveaux de neige équivalents ou supérieurs à ceux actuels », rappelle Béatrice Vincendon, ingénieur à la direction de la climatologie et des services climatiques de Météo-France. De plus, la quantité de neige tombée est encore loin du record. Le 3 mars 1946, 40 cm de neige avaient été relevés à Montsouris, à Paris. Un épisode de neige comparable à l’actuel se produit de manière récurrente « en moyenne, tous les dix ans à Paris, tous les dix à vingt ans à Melun et quatre fois par siècle à Orly. »
Le coup de massue qui vient mettre un terme aux doutes des sceptiques est asséné par Pascal Scaviner, responsable des prévisions chez Météo-Consult (une société du Groupe Figaro, NDLR) :
« De fait, malgré le coup de froid qui s’abat sur l’Hexagone, l’épisode récent est un “épiphénomène qui ne remet pas en cause le réchauffement moyen de la température en France comme dans le reste du monde”. »
Donc, quand il fait froid, c’est une exception qui confirme la règle du réchauffement, et quand il fait chaud, c’est le réchauffement. La conclusion de l’article est grotesque malgré tout le respect qu’on doit à Jean-Michel Soubeyroux, de Météo-France :
« Même avec le réchauffement climatique, les aléas des épisodes neigeux et de froid continueront de toucher notre pays jusqu’à la fin du siècle. Ils seront peut-être moins fréquents... Même s’il faudra s’adapter à la chaleur, nous ne devons pas oublier qu’il pourra continuer de faire froid en hiver ! »
Quelle lucidité ! Revenons maintenant sur deux vagues de froid qui ont touché la France ces dernières décennies. Dans un article qui fait le bilan de l’hiver 2009-2010, Météo-France analyse la chute de témpérature que notre pays a connue.
« Avec une température moyenne sur la France située 1,2 °C sous la normale saisonnière, l’hiver 2009-2010 se positionne parmi les hivers froids, mais non exceptionnels, de ces dernières années. Aussi froid que son prédécesseur, mais plus doux que l’hiver 2005-2006, il s’est cependant singularisé par la succession de trois vagues de froid bien marquées mi-décembre, début janvier et mi-février.
Ces basses températures associées à un temps plutôt perturbé ont favorisé de fréquentes chutes de neige en plaine sur l’ensemble du pays. En terme d’occurrences de neige, l’hiver 2009-2010 se positionne ainsi comme l’un des plus neigeux de ces trente dernières années. Toujours en raison du froid persistant, la neige a fréquemment tenu au sol. Les épaisseurs ont été parfois conséquentes, mais cependant assez loin des records historiques. »
Nous avons retrouvé, toujours sur le site météofrance.fr, la vague de froid de février 1956. Accrochez vos doudounes :
« Il y a 60 ans, l’Europe et la France en particulier plongeaient brusquement dans une vague de froid intense et historique. Dans la nuit du 31 janvier au 1er février, après des mois de décembre 1955 et janvier 1956 très doux, un froid glacial s’abattait sur l’Hexagone, pour plusieurs semaines. Retour sur cet épisode mémorable qui a fait de février 1956 le mois le plus froid jamais enregistré sur la France depuis 1900. »
On peut voir les deux pics négatifs des 2 et 5 février 1956. Et ce ne sont que des moyennes. Les pics record eux, arrivent, ville par ville :
« Pendant 3 semaines, un flux de nord-est ramène de l’air glacial sur la France, qui se retrouve alors prise entre un puissant anticyclone situé sur l’Europe continentale et des basses pressions sur la Méditerranée occidentale.
En s’engouffrant dans la vallée du Rhône, cet air glacial génère un mistral d’une extrême violence. Les rafales atteignent ainsi 180 km/h à Istres et 160 km/h à Orange.
Partout sur le territoire, le thermomètre plonge – parfois de plus de 15 degrés en 24 heures – pour atteindre des valeurs minimales records : -11°C à Lorient, -14°C à Boulogne sur Mer, -15°C à Paris et à Bordeaux, -17 °C à Beauvais et à Marseille, -18°C à Lille, -19°C à Cognac et à Toulouse, -20 °C à Aix-en-Provence, -21 °C à Macon, -22 °C à Agen, -23 °C à Metz et -25 °C à Nancy et Colmar. Au Pic du Midi (2880 m d’altitude), on enregistre -32,9 °C le 10 février.
Les rivières et les fleuves, et par endroit le littoral, sont gelés. »
On ne parierait pas sur une nouvelle glaciation, celle qui a vu le développement de Néandertal, mais pas non plus sur le réchauffement climatique que nous vendent les vendus du mondialisme. Il y a eu au Quaternaire (qui dure depuis 2,58 millions d’années) pas moins de 17 périodes glaciaires dont chacune a duré de 50 000 à 100 000 ans !
Profitons donc des quelques chaleurs à venir, qu’elles soient de la nature ou des hommes.