Le premier porte-avions chinois a quitté mercredi son chantier naval de Dalian, dans le nord-est du pays, pour effectuer sa première sortie en mer afin de réaliser des essais, a annoncé l’agence Chine nouvelle.
Le navire, long de 300 mètres, était à l’origine destiné à la Marine soviétique. La construction de ce bâtiment, baptisé le Varyag, avait été interrompue en 1991 à la suite de l’effondrement de l’Union soviétique et la Chine l’avait racheté en 1998 à l’Ukraine.
Les essais en mer ne dureront pas longtemps, a indiqué l’agence officielle sans plus de précisions, citant des sources militaires chinoises qui ajoutent que le porte-avions reviendrait ensuite à son port d’attache pour y subir d’autres travaux de rénovation et des essais supplémentaires.
Le mois dernier, la Chine avait annoncé que le porte-avions serait utilisé pour de la recherche scientifique, des expériences et des entraînements, à un moment où les ambitions territoriales et militaires chinoises inquiètent de plus en plus les pays d’Asie comme les Etats-Unis.
La Chine a gardé durant des années un silence absolu sur ce porte-avions qui incarne son ambition navale. Mais la télévision officielle chinoise avait diffusé fin juillet des images inédites du porte-avions en chantier.
Le seul responsable chinois à en avoir parlé a été le chef d’état-major de l’Armée populaire de libération (APL), le général Chen Bingde, dans une interview publiée début juin par le Quotidien commercial de Hong Kong.
Les ambitions de Pékin dans l’ensemble des régions maritimes à l’ouest du Pacifique suscitent des inquiétudes croissantes, plusieurs différends territoriaux anciens provoquant des pics de tension chroniques entre la Chine et ses voisins, Japon ou Vietnam ces derniers mois.
Le premier porte-avions chinois, dont la sortie en mer était attendue avec grand intérêt par les analystes militaires, risque d’écorner l’image que la Chine veut donner d’elle-même : celle d’un pays pacifique qui s’arme uniquement pour se défendre, sans prétendre à l’hégémonie.
L’APL, la plus grande armée du monde est extrêmement discrète sur ses programmes de modernisation et a vu son budget croître de manière exponentielle.
Au début du mois, le Japon avait exprimé ses inquiétudes à l’égard des ambitions militaires croissantes de la Chine, de son expansion maritime vers le Pacifique et de l’opacité de son budget de défense.
La Chine avait réagi en exprimant son vif mécontentement et avait jugé irresponsable le rapport annuel sur la défense du Japon.