Dans un rapport diffusé le 13 avril 2017, le professeur Theodore Postol, expert du Massachusetts Institute of Technology (MIT), observe que le rapport des agences de Renseignement diffusé par la Maison-Blanche comporte de grossières erreurs.
Par exemple :
Selon la CIA, l’incident chimique de Khan Cheikhoun serait une dispersion de gaz sarin. Or, les photographies diffusées par la source unique de la CIA, les Casques blancs, montrent des personnes relevant des dépôts dans un cratère créé par une bombe syrienne. Mais la contamination au gaz sarin ne s’effectue pas par voie respiratoire. Ce gaz traverse la peau. Il met plusieurs semaines à se dégrader au contact de l’air et de la lumière. Si la photo est authentique comme le prétend la CIA, il ne peut s’agir de gaz sarin, car les personnes prélevant les échantillons et les badauds les regardant seraient immédiatement gravement contaminés.
Khan Cheikhoun est une localité située dans le gouvernorat d’Idlib, occupé par divers groupes jihadistes et administré de facto par l’OTAN. L’unique source sur l’incident chimique du 4 avril 2017 est Les Casques blancs, une organisation composée de membres d’Al-Qaïda et encadrée par des officiers du MI6 britannique, sous le commandement de James Le Mesurier.
Le 21 août 2013, un incident chimique avait provoqué entre 322 et 1 729 morts dans la ghouta de Damas. À l’époque, les Occidentaux en avaient tenu pour responsable la République arabe syrienne. Cependant, quatre mois plus tard, un député turc du CHP, Eren Erdem, rendait publics des documents attestant que le gaz utilisé provenait de Turquie et avait été acheminé à Damas sous le commandement d’Ilhami Bali (actuel leader de Daech en Turquie), avec la complicité d’autorité turques. Accusé de haute trahison par le Premier ministre de l’époque, Recep Tayyip Erdoğan, pour avoir révélé ces documents (et non parce qu’il aurait falsifié les faits), Eren Erdem vit son immunité parlementaire levée. Il fut arrêté et condamné à 350 jours de prison.