Les Bourses des riches monarchies pétrolières du Golfe et celle d’Israël ont fortement chuté dimanche, subissant avec un peu d’avance sur les marchés du reste du monde les conséquences de l’abaissement sans précédent de la note de la dette des Etats-Unis.
A la veille d’une journée cruciale pour les Bourses asiatiques, européennes et nord-américaines, les marchés du Moyen-Orient ont vécu une tempête généralisée, alors que les dirigeants des principales économies mondiales cherchaient désespérément une solution pour éviter un krach mondial.
"Les marchés ont réagi de manière négative à la dégradation de la note américaine qui peut avoir un effet très sérieux sur les Etats du Golfe, et je pense que ces marchés vont continuer de baisser dans les prochains jours", a prédit Hajjaj Bukhdur, qui dirige une compagnie d’investissement koweïtienne. "Ceci parce qu’après la crise financière, les fonds souverains du Golfe ont investi dans les bons du Trésor américains et donc l’impact sur les économie du Golfe sera réel et sérieux", a-t-il déclaré à l’AFP.
Principale place financière de la région, la Bourse saoudienne a ouvert dans le rouge pour la deuxième journée consécutive. Mais après la chute de 5,46% samedi, l’indice Tadawul All-shares (TASI) a terminé dimanche légèrement en hausse (+0,08%) à 6.078,5 points.
En Israël, l’indice vedette de la Bourse de Tel-Aviv, le TA-25, qui regroupe les 25 plus importantes capitalisations du marché a lâché 6,99% pour s’inscrire à 1.074,274 points. La séance a été émaillée de suspensions de cotations.
Après celle de Ryad, la Bourse de Tel-Aviv était la deuxième plus importante dans le monde à ouvrir après le coup de tonnerre créé par la dégradation de la note des Etats-Unis vendredi par l’agence de notation financière Standard et Poor’s. Pour la première fois de leur histoire, les Etats-Unis ont perdu leur prestigieuse note "AAA" attribuée aux émetteurs les plus fiables.
Le plongeon de la Bourse de Tel-Aviv intervient également alors que le pays est en pleine crise sociale et au lendemain d’une manifestation géante. Dans le Golfe, l’indice de la Bourse de Dubaï a terminé en baisse de 3,69% après avoir ouvert sur un recul de 4,5% pour son premier jour de cotation de la semaine. L’action du géant immobilier Emaar Properties, valeur vedette de ce marché, a perdu 5,26%.
Dans l’émirat voisin d’Abou Dhabi, la Bourse a cédé à 2,53% à 2.603,22 points, avec les bancaires perdant 3,30% et l’immobilier 5,61%.
La Bourse du Koweït a clôturé sur une baisse de 1,61% à 5.927,8 points, et celle du Qatar a perdu 2,51% à 8.277,61 points. Le marché de Bahreïn a reculé de 0,33% à la clôture et celui d’Oman de 2,08%.
La Bourse du Qatar a dépassé en terme de capitalisation celle du Koweït et devient ainsi le deuxième marché arabe après celui de l’Arabie saoudite.
"Je pense que l’effet psychologique de la dégradation de la note américaine a joué plus qu’autre chose et on a assisté à des ventes dans un climat de panique", a relevé l’économiste koweïtien Ali al-Nimesh qui se dit toutefois plus optimiste que M. Bukhdur.
"Demain les places du Golfe seront plus stables et certains vont probablement récupérer une partie de leurs pertes", a-t-il indiqué à l’AFP.
Pour les marchés asiatiques, MM. Bukhdur et Nimesh disent s’attendre à les voir ouvrir dans le rouge lundi même s’ils estiment que les pertes seront moins importantes que prévu.