Depuis des mois, qui finissent par faire des années (deux ans révolus), l’actualité monétaire tourne autour de la faillite de la Grèce, des aides du FMI, de la BCE et donc des Allemands à ce pays européen en voie de sous-développement. Les marchés s’enflamment sur la question itérative du défaut de la Grèce, dont le PIB représente 2,8 % de celui de la zone Euro contre 26,9 % pour l’Allemagne et 19,5 % pour la France. Objectivement, on se fout de nous.
La preuve a été faite plutôt 10 fois qu’une, que les autorités monétaires aux ordres de l’oligarchie bancaire propriétaire des Banques Centrales en général et de la BRI [Banque des règlements internationaux, ndlr], ont décidé de détruire la valeur de la monnaie fiduciaire actuelle, quelle que soit son libellé (Dollar, Euro, Yen, Livre, CAD…) en imprimant à une vitesse toujours plus grande de la monnaie. La Fed [Réserve fédérale des États-Unis, ndlr] en 2008 a donné l’exemple en injectant 200 milliards de dollars une première fois en début d’année, puis une deuxième fois six mois après, puis l’intervalle de temps s’est raccourci passant à deux mois, puis deux semaines… Le but avoué de ces injections était de sauver le système financier moribond après une pandémie de produits hypothécaires toxiques.
Depuis, des TARP [Troubled Asset Relief Program, ou « plan Paulson » de 2008, ndlr] et autres QE [quantitative easing, « assouplissement quantitatif », autrement appelé « planche à billets », ndlr] sont devenus monnaie courante, le but étant toujours de sauver les banques qui ont inventé des produits financiers de plus en plus complexes, que seuls quelques prix Nobel de mathématiques ou d’astronomie étaient capables de comprendre, mais qui ont eu plusieurs effets en cascade.
Le premier permettait aux banques de réaliser d’importants profits à court terme.
Le second était une addiction à ces profits faciles comme des injections de crack.
Le troisième, plus pernicieux, a été de créer un maillage serré liant toutes les compagnies financières entre elles par ce qu’on appelle le shadow banking.
Chaque contrat entre une société et une autre, un État et une banque, est garanti par différentes banques, solidairement responsables en cas de défaut d’un des partenaires de l’un de ces contrats. C’est une trame d’assurance et de ré-assurance. Aujourd’hui, ce « shadow banking » pèserait 67 trillions de dollars, d’après John Embry de Sprott Management. Je me réfèrerai plus volontiers aux chiffres de la BIS [Bank for International Settlements, en français BRI, Banque des règlements internationaux, ndlr], dont les statistiques sur les produits dérivés OTC [over the counter, « hors Bourse » (sous la table), ndlr] donnent le montant de 638 000 milliards de dollars, soit dix fois plus.
Vous comprendrez facilement, que les 40 milliards de dollars par mois injectés par la Fed avec le QE3 ne peuvent en aucun cas sauver les banques, si un gros défaut fait tomber l’un des acteurs. Ce n’est pas pour rien que l’on a exigé des plus grosses banques mondiales qu’elles mettent noir sur blanc leur Dernières Volontés en cas de mort subite, pour que les autorités judiciaires puissent dénouer l’écheveau de leurs liens contractuels.
Le seul moyen de sauver le système financier serait apparemment de détruire la valeur de la monnaie pour réduire ces centaines de trillions de dollars de dettes entremêlées en de la roupie de sansonnet. C’est le principe même de la république de Weimar submergée par les dettes et dévaluant le mark à une vitesse exponentielle.
Pour en revenir à la Grèce, dont la dette ne représente objectivement rien au bilan des banques privées, dette que la BCE peut effacer en appuyant sur le bouton « Print » de son ordinateur dans le temps d’un battement de cils, les brassements d’air de la Troïka, du FMI, de l’Eurogroup et autres épouvantails, largement amplifiés et dramatisés par la propagande médiatique des oligarques…
TOUT ÇA N’EST QUE DU VENT !
On vous bourre le mou, on occupe la scène… on invente des scénarios, répétés toutes les semaines, un Dallas de pacotille, dont le seul but est de focaliser l’attention sur un fait divers mineur, pour détourner votre regard de la faillite générale du système. Un effondrement systémique dont la solution a été adoptée en comité secret depuis plus de dix ans et qui consiste à dévaluer, dévaluer et dévaluer encore.
Le prix de l’or en dollar est passé de 250 à 1 900 en dix ans. La valeur de la monnaie fiduciaire a été divisée par 7,6. Mais si on regarde le graphe attentivement, il y a trois canaux successifs avec une pente de plus en plus forte. Le dernier segment qui va de 2008 à 2011 met en évidence que l’or est passé de 712 $ à 1 900 $ en 34 mois. En moins de trois ans, la valeur des monnaies a été divisée par 2,6. Nous sommes en train d’entamer une nouvelle jambe de hausse dans un nouveau canal, qui devrait amener un doublement de l’or en moins d’un an.
Ensuite, une phase de consolidation verrait naître un nouveau canal, qui amènerait un décuplement (probablement plus), dont l’essentiel aurait lieu en une nuit… bien sûr, après la confiscation de l’or au profit des banquiers centraux.
Même s’il y a une accélération du temps, que l’on pourrait très certainement calculer grâce à la spirale de Fibonnacci, les banquiers et les politiques doivent gérer un atermoiement. L’objectif étant d’une part de préparer au mieux les étapes suivantes mais surtout d’endormir les moutons ou plutôt de ne pas risquer de les réveiller. Le feuilleton grec va donc entamer bientôt sa troisième saison et d’après nos informations, il y aura encore une cinquantaine d’épisodes hebdomadaires. Après avoir attendu la fin des élections françaises, russes, américaines et chinoises, il est possible que nous devions attendre les élections législatives allemandes avant que la Grèce ne puisse quitter la zone Euro.
À ce moment-là, il faudra très probablement 5 drachmes pour obtenir un euro.
Mais combien d’euros pour avoir une once d’or ? Et combien d’euros pour acheter un 10 F Hercules en argent ?
Vous le saurez en lisant Histoire de l’argent.