Ce n’est pas une surprise qu’il y ait du tritium dans les eaux de la manche et pas dans celles proche de Fukushima pour plusieurs raisons :
Fukushima comprenait des réacteurs à eau bouillante qui produisent moins de tritium parce que l’eau de refroidissement (pour faire simple) ne contient pas d’acide borique. Or, c’est la fission du bore qui est le principal événement générateur de tritium.
le peu de tritium que contenait Fukushima a été relâché dans l’atmosphère et s’est dispersé sur des distances gigantesques, il n’a pas été rejeté de manière concentrée.
Les installations sur la Manche (La Hague, Flamanville...) sont encore exploitées. Elles génèrent donc du tritium qui est relâché dans la mer conformément à des autorisations de rejet très strictes eu égard à la faible nocivité de ce radioélément.
L’article m’interpelle toutefois sur l’information donnée. Il cite une valeur de 110 Bq/l de tritium. Ceci a sans doute été mesurée en sortie de la conduite de rejet de La Hague, il ne peut en être autrement compte tenu de la forte dispersivité des rejets en mer. C’est une valeur qui est donnée pour faire peur sans la mettre en regard de la limite tolérée par les autorités nationales et qui porte sur les rejets.
Il y a dix ans, les écologistes avaient fait le même coup à Cogéma en signalant des rejets importants de tartre radioactif. Après quelques discussions, l’entreprise s’est vue exigée de récurer sa conduite et elle l’a fait.
Je sais qu’il est de coutume de croire aux complots industriels partout, je considère qu’il est donné à chacun liberté de se faire un avis. Je connais bien le nucléaire français et l’usine de La Hague. Honnêtement, c’est un modèle de sérieux industriel. L’investissement qui a été fait pour assurer sa sûreté est gigantesque, sans commune mesure avec ce qui se pratique ailleurs dans le monde. De plus, les ouvriers et cadres de cette entreprise ont une culture de sûreté remarquable. Un ouvrier de ces entreprises est formé aux risques auquel il est exposé et est conscient que la sûreté de son installation dépend un peu aussi de la manière dont il se comporte individuellement et collectivement lors de l’exploitation.
C’est vraiment un sale procès qui est fait à Areva et à ses employés.
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