Une banque centrale crée de la monnaie pour pallier à un inconvénient passager. Sans rentrer dans les détails un peu trop complexes et pour appréhender les choses de manière peu orthodoxe, on peut prendre l’image d’une voiture. Elle a besoin de carburant pour rouler. On trouve facilement des stations pour faire le plein. Il arrive qu’une pièce du moteur casse. On trouve également facilement des garages pour changer la pièce défectueuse.
La planche à billets est l’équivalent de la station essence. Les banques centrales injectent de la monnaie dans le circuit pour faire repartir le moteur économique en créant un peu d’inflation, que les Etats équilibrent en général, par des baisses d’impôts pour inciter l’épargnant ou le spéculateur à faire circuler l’argent. Ainsi l’économie repart, jusqu’à la prochaine panne et ainsi de suite.
Mais ce qui se passe actuellement est différent. Les stations ont les cuves vides. Il n’y a plus de carburant, parce que des petits malins se sont branchés sur les cuves et ont tout siphonné. Tant que le véhicule a encore un peu de carburant, la situation reste contrôlable pour le conducteur, mais le jour où il doit se rendre à la station, s’il y arrive, les choses deviennent critiques. Les banques centrales font leur job. Elles injectent des billets tant qu’elles peuvent pour relancer le moteur. Mais en plus du manque de liquidité, il y a un 2è problème (un effet kiss cool) des pièces du moteur sont cassées et les banques centrales ne sont pas garagistes.
Seuls les Etats ont les outils pour remplacer les pièces défectueuses du système par des pièces neuves. Mais apparemment, ils ne sont pas décidés à changer les rouages de l’économie. En fait la voiture roule, parce que les gouvernements ont desserré le frein à main et ont demandé au conducteur de pousser le véhicule.
Après, il y a l’histoire de l’économie par la dette. En fait les siphonneurs de cuves ont trouvé un bon moyen de s’enrichir à peu de frais. En achetant de la dette des Etats. Plus les banques centrales injectent de la monnaie, plus les Etats s’endettent et plus les intérêts spéculatifs augmentent et plus les spéculateurs s’enrichissent.
Après, il y a aussi les lobbies charognards qui viennent profiter du festin en empêchant les Etats d’agir avant que les pays soient squelettiques.
Pour résumer, la création monétaire est utile qu’à la condition qu’elle soit accompagnée par des politiques de relances économiques voulues par les Etats.