Au-delà du moustique tigre et du frelon asiatique, qui resurgissent chaque été dans l’actualité, on parle assez peu des espèces exotiques invasives. Pourtant, elles représentent la deuxième menace qui plane sur la biodiversité, juste après la perte d’habitat – et devant le réchauffement climatique.
Fourmi d’Argentine, capricorne asiatique, mouche méditerranéenne
Si elles sont généralement inoffensives dans leur zone d’origine, ces espèces exotiques, végétales ou animales, deviennent invasives lorsqu’elles prolifèrent là où elles sont introduites, souvent par hasard, au gré de la mondialisation, et à la faveur d’un climat adéquat.
Leur explosion démographique affecte alors les autres espèces présentes et les écosystèmes, jusqu’à devenir un moteur de la disparition des espèces.
« Toutes les espèces qui voyagent ne deviennent pas invasives, observe la biologiste à l’université de Lausanne Cleo Bertelsmeier, autrice de plusieurs ouvrages sur la socialité des fourmis. Sur les espèces qui changent d’environnement, seules 10 % parviennent à s’implanter. Et sur ces 10 %, un dixième a un impact néfaste sur les autres populations et sur les fonctions de l’écosystème.
On ne sait pas pourquoi, alors qu’elles sont en général inoffensives dans leur ère native. L’une des théories les plus probables est qu’elles ont coévolué à l’origine avec des prédateurs et des compétiteurs qui ont limité leur expansion, mais que, en étant introduites dans une autre zone, elles échappent à leur contrôle. Pour peu que le climat leur soit favorable, et que le réchauffement climatique puisse les aider, leur population explose. »
Zoom sur trois de ces insectes problématiques et mal connus du grand public, dont le développement est favorisé par le réchauffement climatique.
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La mouche méditerranéenne des fruits, la tueuse de récoltes
Venue d’Afrique subsaharienne et implantée depuis une centaine d’années en Europe, cette mouche infeste les fruits en y pondant ses larves. Cela les fait pourrir, jusqu’à causer la perte de 100 % des récoltes.
C’est un fléau mondial, plutôt concentré dans les régions au climat méditerranéen, mais on la retrouve aussi en Asie et en Amérique du Sud et du Nord.
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Grande ravageuse, elle est difficilement contrôlable, même avec des pesticides. L’Inrae tente en ce moment de faire décroître les populations en relâchant des mâles stériles.
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