Le Monde publiait en mai 88 Le mouvement de Mai 68 “révolution juive” ? en affirmant que la proportion de Juifs y était importante. Cohn-Bendit dans Le Grand Bazar (Éd. Belfond) écrit « les juifs représenteraient une majorité non négligeable, sinon la grande majorité des militants ». Pour l’historien israélien Yair Auron, les leaders de Mai 68 sont en grand nombre juifs (Les Juifs d’Extrême Gauche en Mai 68, Albin Michel).
On se demande pourquoi Mai 68, aux antipodes de la culture juive, lui semble par ailleurs tant lié du fait de ses 18 leaders juifs* (cf liste) qui représentaient la grande majorité de la direction de son Mouvement !
Y aurait-il eu un mai 68 sans les juifs ? Qu’est-ce qui a fait que les Juifs se sont engouffrés dans ce mouvement ? Y aurait-il un rapport avec 1917 où il est désormais établi par les historiens que la proportion de juifs chez les révolutionnaires bolcheviques est largement supérieure à une hypothétique normale statistique ?
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Pourquoi une telle présence juive ?
Lors d’une conférence sur la raison de cette si forte présence juive, le grand historien Benjamin Stora a rappelé que les juifs avaient une farouche volonté d’intégration qui fut souvent « conflictuelle » car elle se traduisait à la fois par « l’affirmation de sa judaïté au grand jour » et un engagement politique parfois contradictoire (notamment au moment du développement de la solidarité avec les Palestiniens).
Pour Alain Geismar, un lien bilatéral entre l’engagement d’un grand nombre de juifs et leur origine, semble un peu restrictif : « cette dimension n’agitait ni le gros du mouvement, ni ses dirigeants ».
Henri Weber a souligné aussi que, malgré une participation active des juifs dans les organisations d’extrême gauche, « tout particularisme était effacé dans les mouvements révolutionnaires » par leur universalisme. Pour autant, « la question du judaïsme n’était nullement occultée ». Et de préciser : « nous étions des juifs glorieux plutôt que des juifs honteux ! ». « Nous sommes tous des Juifs allemands ! », criaient les jeunes en Mai 68 quand Cohn-Bendit était déjà l’objet des mêmes attaques.
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Quasiment personne n’en parle dans les médias alors que la concordance est tout de même étrange, voire frappante. Un gros contingent des leaders charismatiques de cette époque sont juifs. Jugez plutôt :
Daniel Cohn-Bendit, bien sûr, leader du mouvement du 22 mars et figure emblématique de cette période. Pour la petite histoire, sa mère était employée comme économat à l’école Maïmonide de Boulogne-Billancourt dans les années 50. Les élèves de cette période se souviennent encore de petits roux espiègles qui déambulaient dans l’école.
Alain Geismar, secrétaire général du SNE sup, puis membre actif de la Gauche prolétarienne.
Henri Weber, le sénateur socialiste, à l’époque qui a fondé avec Alain Krivine le mouvement trotskiste de la Jeunesse Communiste Révolutionnaire. Depuis, les deux ont pris des chemins un peu différents...
Robert Linhardt, chef de l’UJCml (Union de la Jeunesse Communiste Marxiste-Léniniste : ils avaient de ces noms à l’époque...le marketing c’était pas encore leur fort)
Benny Lévy, chef de la Gauche Prolétarienne, co-fondateur de Libération et secrétaire particulier de Jean-Paul Sartre, dont le rôle s’est plutôt affirmé dans les années 70
et les autres : André Glucksmann, Bernard Kouchner, Alain Finkielkraut qui y a aussi pris sa part, etc, etc...
Bref. La question mérité d’être posée. Y aurait-il eu un Mai 68 sans les juifs ? Ou adressée différemment : qu’est-ce qui a fait que les juifs se sont engouffrés dans ce mouvement ? Y aurait-il un rapport avec 1917 où il est désormais établi par les historiens que la proportion de juifs chez les révolutionnaires bolchéviques est largement supérieure à une hypothétique normale statistique ?
Lors de la révolution russe, le Rav Moshé Shapira (futur Roch Yéchiva de la Yéchiva de Beer Yaakov en Israël, à ne pas confondre avec son homonyme, futur maître de Benny Lévy à Jérusalem) racontait que certains jours, les centres d’études de Vilna se vidaient complètement. Qu’il n’y avait plus d’élèves. Ces jours, c’est lorsque Trotsky (ou Lev Davidovitch Bronstein) venait à Vilna parler de révolution.
On a du mal à imaginer aujourd’hui l’exaltation folle dont étaient « victimes » (consentantes) ces jeunes étudiants. Je parle aussi bien de 1917 que de 1968 en France. Comment des personnes aussi brillantes que des normaliens aient pu succomber à une idéologie qui apparaît aujourd’hui comme la dernière des ringardises ?
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Le vrai visage de Daniel Cohn-Bendit (1 et 2) :