Nous sommes sur RMC le 31 janvier 2018 dans l’émission des Grandes gueules, un titre très surfait. Gilles-William Goldnadel a été fidèle à lui-même et à ses convictions en incriminant « l’islamo-gauchisme » dans le croche-pied de Sarcelles sur cet enfant de 8 ans « roué de coups », ce qui s’avèrera complètement fumeux. Mourad, un auditeur de 42 ans, bien armé conceptuellement – un peu trop pour les responsables de l’émission – lui répond en direct...
Goldnadel (de 0’18 à 0’43) :
« C’est pas des skinheads hein qui s’en sont pris une nouvelle fois, une nouvelle fois à ce môme qu’on a roué de coups, y a un vrai antisémitisme, c’est un antisémitisme qu’a muté, qui est un antisémitisme principalement d’origine islamiste, il faut appeler un chat, les chats par leur nom et qu’à cause notamment de l’islamo-gauchisme à l’époque dire ça, dire ça c’était être taxé de raciste ! »
Mourad (0’58 à 1’08) :
« Je voulais juste vous dire que dans les quartiers et dans les banlieues etc., chez les musulmans, y a très peu d’antisémitisme. Ce qu’on appelle l’antisémitisme y en a très peu. Il y a beaucoup d’antisionisme, par contre ! »
Soudain, en une phrase, le débat bascule sur le terrain glissant de la politique (israélienne), là où les animateurs Truchot & Marchal ne veulent surtout pas aller. Ils vont recentrer le débat sur le fameux fait divers qui aura fait bouger tout le système politico-médiatique... pour rien ou presque.
Pour ce faire, ils vont y aller à fond dans la mauvaise foi.
Truchot, qui croit encore qu’un enfant de 8 ans a été victime d’un acte antisémite d’envergure nationale à Sarcelles, s’adresse à Mourad qui a scotché Goldnadel en plateau (de 2’08 à 2’16) :
« Nan nan nan nan, ne faites pas de généralités, cet enfant de 8 ans, c’est la faute de Gilles-William Goldnadel ? »
Mourad, qui ne se démonte pas : « Oui c’est de sa faute ! »
Truchot, satisfait : « Ah d’accord, oh ben c’est magnifique. On en a un bon là ! »
Truchot, mal à l’aise, se prémunit de toute sympathie ou de toute empathie avec l’auditeur : il coupe les ponts et montre physiquement sa gêne. Il faut jouer l’outrage. Ce faisant, il insulte la liberté d’expression, il insulte les auditeurs dans leur ensemble, et il prouve encore une fois, si besoin était, sa soumission idéologique à son voisin qui symbolise l’ordre dominant.
Malheureusement, l’auditeur ne se laisse pas faire.
Mourad : « Mais laissez-moi parler ! »
Truchot, lançant un coup d’œil inquiet à son voisin et commissaire politique Goldnadel : « On vous écoute hein, vous vous enfoncez un peu plus à chaque fois. »
Cet échange de 5 minutes constitue un must dans la longue liste des actes de soumission à l’ordre dominant basé sur des statistiques ou des actes bidonnés. Les Grandes gueules se font toutes petites devant l’occupant !
On admire la défense conjointe de Truchot & Marchal, les deux clowns du faux débat quotidien sur RMC – la radio de l’Israélien Patrick 50 milliards de dettes Drahi –, les deux animateurs qui font bouclier de leurs corps contre les attaques de l’auditeur, dont le discours est vraiment cohérent. C’est le monde à l’envers : l’avocat sioniste Goldnadel est défendu par ses... avocats !
L’arsenal des techniques habituelles des tenants de la parole médiatique est utilisé sans vergogne : interruptions fréquentes, mépris affiché, sarcasmes en guise de réponse, arguments fallacieux, interventions ubuesques...
L’émission des Grandes gueules a le goût de la liberté d’expression et du débat pluraliste, mais n’en a pas le contenu. Faux débat, fausse liberté d’expression, à la limite, on préfère Europe 1, la station qui plonge car elle affiche ouvertement son alignement sur les thèses dominantes, que l’on va rappeler, pour les absents : atlanto-sionisme à tous les étages.
Dernière remarque : Mourad, qui s’exprime beaucoup mieux que l’avocat Goldnadel, n’est pas permanent dans l’émission. C’est Goldnadel le permanent, qui diffuse son idéologie proche de celle du couple Netanyahou-Liberman. On est bien dans un monde à l’envers.