Bonsoir à tous,
Journaliste moi-même (rassurez-vous, je travaillais pour des magazines sportifs !) et au chômage depuis plus d’un an et demi, je voulais contribuer au débat en vous expliquant comment j’ai vécu, à mon modeste niveau, la mort d’un certain modèle.
Entre le début des années 2000 et 2005-2006 environ (on était orienté foot), tout fonctionnait à la perfection, les ventes étaient au rendez-vous et pour l’éditeur qui nous employait, tourner entre 25000 et 35000 ventes, c’était Byzance... La pub rentrait, les messageries (Presstalis, MLP...) étaient satisfaites... De notre côté, nous avions des primes et tout ce qui s’ensuit... Notre patron voulait alors investir pour prolonger ce succès collectif sur Internet. Seulement, au même moment, les gros éditeurs, ceux des newsmags, des people et quotidiens ont passé des accords avec les messageries en vue de "tuer" les indépendants. Résultat, nous n’avons plus bénéficié des mêmes mises en place, pour leur plus grand bénéfice. Je me souviens que ça a commencé avec les "Relay" (détenus par Lagardère).
Bref, nos ventes ont baissé, et la pub aussi... Et autant vous dire que la bascule se fait vite pour une petite structure. Plus aucun déplacement, moins de contacts avec les joueurs, plus de projet Internet et budget revu sévèrement à la baisse pour les photos, notamment... En deux ans, on est tombé à moins de 10.000 exemplaires... Avant de vivoter encore trois ans, la crise passant par là et le modèle Internet ayant définitivement supplanté le "format papier", pour aboutir à des 5000 ex/mois et un dépôt de bilan. Aujourd’hui, notre ancien boss doit encore détenir deux ou trois titres de presse ado et enfants qui vivotent tant bien que mal... Dans un marché plus que fermé, je n’ai quasi plus aucun contact, ni réseau... Voilà un résumé de ce qui peut vous arriver dans la presse aujourd’hui.
Et je ne parle même pas des canards qui embauchent en priorité des nanas car "en interview, ça le fait mieux", dixit un directeur de rédaction en plein entretien d’embauche ! A se demander s’il ne va pas falloir un jour que les mecs réclament la parité en leur faveur !!! Et puis, quand vous avez bossé en "monthly only", je peux vous dire on vous regarde de particulièrement haut ! Et la "pige" occasionnelle ne nourrit pas son homme !
La presse, comme tout le reste, marche complétement sur la tête ! Encore un domaine qui mériterait une bonne remise à zéro...
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