« Promesse tenue », « un grand pas vers l’égalité », « historique »… Si l’on devait jouer au grand bingo des expressions toutes faites qui viendront saluer l’adoption en deuxième lecture à l’Assemblée nationale du projet de loi bioéthique, on parierait sur tous ces éléments de langage répétés en boucle par la majorité présidentielle.
Ils portent une part de vérité : avec l’adoption définitive du texte – la navette parlementaire est néanmoins loin d’être terminée –, la procréation médicalement assistée (PMA) sera, après des années d’atermoiements politiques socialistes puis macroniens, bel et bien ouverte aux couples lesbiens et aux femmes célibataires dans notre pays.
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Pourtant, une légère amertume, voire un goût d’inachevé, persistera chez les partisans d’une PMA vraiment dévolue à tou·te·s. Comme si, une nouvelle fois, le législateur allait rater le coche pour adapter le droit aux nouvelles réalités familiales.
Bien qu’elle soit remboursée par la sécurité sociale, prise en charge garantissant un accès plus équitable à des techniques onéreuses qui ne réussissent pas forcément du premier coup, elle a en effet été frileusement refusée aux hommes transgenres dont l’état civil a été modifié pour correspondre à leur identité. Et ce, malgré le soutien apporté à cette extension par une poignée de député·e·s dont le rapporteur en personne du texte, Jean-Louis Touraine (LREM). « La transidentité n’est pas une contre-indication à la parentalité », a d’ailleurs souligné dans l’hémicycle le médecin. Salutaire rappel quand on sait que ce refus d’élargissement risque de plonger dans l’insécurité tout un tas de couples transparentaux, en obligeant par exemple un homme trans en capacité de porter un enfant à repousser son changement d’état civil, l’exposant ainsi à des discriminations en cascade dans la vie quotidienne.
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Autre déception : le rejet du gouvernement d’autoriser les dons de gamètes au sein des couples de femmes, y compris le don de sperme des femmes trans à leur compagne, permettant aux deux mères d’établir un lien biologique avec l’enfant.