Des ex-rebelles ont pris d’assaut lundi l’aéroport de Tripoli, bloquant le trafic aérien, pour dénoncer le mystérieux “enlèvement” de leur chef, avant que les autorités ne parviennent à les chasser et à reprendre le contrôle de la situation.
L’assaut lundi contre l’aéroport international de Tripoli a entraîné la fermeture de celui-ci, et les autorités ont décidé de la prolonger pendant encore 24 heures pour “des raisons techniques”.
Lundi après-midi, ce sont des dizaines d’hommes armés d’une brigade de la ville de Tarhouna, à une soixantaine de kilomètres de Tripoli, qui sont entrés sur le tarmac à bord de véhicules militaires et au moins un char, empêchant tout avion de décoller ou d’atterrir. Semant la panique, ils ont fait descendre armes au poing, des voyageurs ayant déjà embarqué, selon une source aéroportuaire. Hier dans l’aérogare, tous les guichets des compagnies aériennes étaient fermés.
D’après l’agence officielle Lana, les assaillants voulaient faire pression sur le gouvernement pour élucider l’affaire du rapt de leur chef Abouajila Al-Habchi. Des chefs de tribus sont ensuite arrivés pour négocier avec les assaillants, et peu après, des dizaines de véhicules armés d’ex-rebelles de Tripoli se sont positionnés dans l’aéroport, augmentant la pression d’un cran sur les miliciens.
Atteinte à l’autorité de l’État
Après l’échec des négociations engagées entre la milice, des officiers de l’armée et des dignitaires de Tarhouna, les forces de sécurité ont envahi l’aéroport dans la soirée. Des dizaines d’assaillants ont été arrêtés et leurs armes saisies.
Le porte-parole du chef d’état-major de l’armée libyenne a estimé que cet “acte portait atteinte à l’autorité de l’État et à ses institutions de souveraines”.
Ces violences interviennent au moment où le nouveau régime tente de convaincre la population et la communauté internationale de sa capacité à assurer la sécurité dans le pays à la veille des élections d’une constituante.
Rappelons que les autorités libyennes ont intégré dans les ministères de l’Intérieur et de la Défense plusieurs milliers d’ex-rebelles ayant combattu le régime de Mouammar Kadhafi, mais plusieurs brigades lourdement armées sont toujours récalcitrantes ou exigent d’être intégrées sans être dissoutes. Certaines d’entre elles n’hésitent pas à recourir aux armes pour faire plier les autorités, voire se livrer au racket, provoquant l’indignation de la population.