Des trois pouvoirs, le pouvoir judiciaire est celui qui aujourd’hui semble être le seul à savoir parfois remplir honnêtement son rôle théorique, par la stricte application du droit.
Pour autant, des faits d’actualités nous prouvent que les tribunaux peuvent parfois aussi être les lieux d’épanouissement de mensonges idéologiques et d’odieux marchandages qui ont depuis longtemps déjà infesté l’exécutif et le législatif.
Prenons par exemple cette affaire du « mur des cons ». Au-delà du coup mortel que cette affaire porte au devoir d’objectivité de la magistrature vis à vis du monde politique, les colonnes de Direct Matin du 26 avril [1] nous apportent un détail intéressant : parmi les « cons » figurent aussi des « photos de victimes d’agressions ». On ne se figure que trop bien des magistrats, bien installés dans un confort bourgeois loin des malheurs du peuple endurant la dégénérescence avancée de leur quotidien sociétal, regarder avec un mépris égoïste les victimes des crimes les plus odieux.
Voila qui donne un autre éclairage à l’affaire Joël Censier [2] ou aux tristes péripéties de la libraire Marie-Neige Sardin [3], taxés sans nuances de « crypto-fascistes » pour avoir voulu dénoncer les lourds dysfonctionnements judiciaires qu’ils ont connus.
Par ailleurs, en plus d’être infiltré par l’idéologie dominante jusqu’à en perdre son efficacité, le pouvoir judiciaire sait aussi visiblement être l’instrument du politique. Le Monde, dans son édition du 29 avril [4] nous fait ainsi part d’une chose incroyable, le premier procès retenant l’accusation de « racisme antiblanc » s’est engagé le vendredi 26 avril au tribunal correctionnel de Paris, avec la LICRA en partie civile.
Si les « pourquoi », « comment » et « combien » des actes incluant des propos ou motivations « antiblancs » composent un débat propre, la réalité bien explicite de certains méfaits sont une évidence pour de nombreuses personnes depuis bien longtemps. Après des années de négation, la Justice feint donc, d’un coup, de découvrir ce « racisme antiblanc ».
Si ceux qui réclamaient à juste titre une reconnaissance de la nature raciste de certaines agressions pourraient s’en réjouir, nous serions tentés de les inviter à la méfiance quant à cette affaire.
On notera en effet que, par une étrange coïncidence, elle intervient alors que le « racisme antiblanc » fait aussi son apparition dans le paysage politique, dans les bouches des éternels représentants auto-déclarés, avec en fer de lance la « droite décomplexée » de Jean-François Copé [5]. La ficelle est plus que grosse : après avoir établi par la force la société multiculturelle, il s’agit d’assurer la pérennité des divisions et de faire évoluer la mascarade électorale.
En bref, quand on le voit soumis aux partis pris infects des magistrats et aux récupérations abjectes des politiques, on peut se demander si le pouvoir judiciaire, qui clame son indépendance théorique, n’a pas un peu de plomb dans l’aile.