Les proches de la présidente du FN se divisent sur l’opportunité de voir leur chef retourner dans l’arène électorale, au lendemain d’une campagne épuisante et d’une défaite décevante qui fragilise son parti.
Il y a encore quelques semaines, les plus optimistes au FN rêvaient de voir l’Assemblée prise d’assaut par 80 à 100 députés FN après les législatives de juin prochain. Passée la défaite de la présidentielle, ces ambitions sont largement revues à la baisse et c’est une quinzaine de sièges qui sont désormais visés. Épuisée et confrontée aux dissensions qui divisent son parti sur l’inventaire de sa campagne, Marine Le Pen hésite à se présenter. Après la retraite anticipée de Marion Maréchal-Le Pen, d’une part, et les menaces de démission à peine voilées de Florian Philippot en cas d’abandon du projet de retour au franc, la fille de Jean-Marie Le Pen s’inquiète de voir sa place éventuellement affaiblie en cas de nouvelle déception.
Marine Le Pen épuisée
Au Figaro, le député Gilbert Collard confiait en fin de semaine dernière avoir plaidé pour une prise de recul de Marine Le Pen. « Personnellement, je lui conseillerais de ne pas se présenter pour prendre le temps de restructurer le mouvement, comme annoncé. Elle prendrait un risque à descendre du piédestal conféré par la séquence présidentielle pour aller dans l’arène des législatives », expliquait le député du Gard. « Elle est totalement épuisée par une campagne présidentielle où elle a tout donné, on l’a vu dans la dernière ligne droite de la campagne. Elle ne peut pas enchaîner dans ces conditions. Si elle est candidate, il lui faudra aussi porter la campagne au niveau national, et ce sera compliqué de combiner les deux », poursuit le ténor du barreau, avant de déplorer être « ultraminoritaire, la majorité (des responsables du comité stratégique, NDLR) l’a poussée à y aller ».