Merci à Marion Sigaut pour cette conférence dont le contenu vient corroborer le résultat de mes recherches généalogiques. En effet, il n’est pas rare que quelques feuillets issus des comptes de tel ou tel syndic de paroisse ou du rôle de la taille aient été glissés dans les registres paroissiaux et aient fait l’objet d’une numérisation en même temps que ceux-ci. Sans oublier les notes laissées par tel ou tel curé...
« On a toujours fait comme ça » était une des expressions favorites de mon grand-père paternel, ancien cultivateur que l’on venait encore consulter pour des affaires de bornage, de servitudes et de droits divers au milieu des années 80.
C’est tout récemment que je me suis aperçu que mes quatre grands-parents, nés au début du siècle dernier et qui ont peu fréquenté l’école publique, avaient conservé un cadre de références d’Ancien-Régime en même temps que leur patois. Je passe sur le fait qu’ils étaient assez peu pratiquants à l’exception notable de la grand-mère qui m’a élevé, la religion étant clairement devenue une affaire de bonnes femmes et le curé ayant perdu depuis longtemps son influence au profit de l’instituteur et surtout du médecin.
Cela dit, il ressort de mes recherches que l’on pourra dire limitées au Bailliage de Caux :
qu’aux XVIe et XVIIe siècles, l’infanticide et même le suicide étaient courants. J’en veux pour preuve le fait que les enfants nés de père inconnu trépassaient quasi-systématiquement au cours des quelques jours suivant leur naissance et que les veuves laissées sans grands moyens de subsistance étaient couramment retrouvées mortes au fond de la mare ou de la marnière où à l’évidence elles s’étaient jetées,
que si des documents attestent de la tenue d’assemblées de villageois (dans les années 60, la fête foraine portait encore le nom d’assemblée dans mon village) voire de procès intentés au nobliau local, la différence de statut social entre les laboureurs et les journaliers était fortement marquée, les premiers donnant le travail aux seconds et fournissant à l’église le contingent de prêtres dont elle avait besoin… et ce jusque dans les années 60 au moins comme j’ai pu en être le témoin,
(à suivre)
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