Toute la presse en fait ses titres : « Mélenchon se tâte pour affronter Le Pen à Hénin-Beaumont. » Et l’électeur, il en pense quoi ?
Mélenchon se tâte. On pourrait même dire qu’il se triture. La France retient son souffle. Le choix du leader du Front de gauche devrait intervenir durant le week-end. Il hésite : « Paris, le Val-de-Marne, Marseille ou Hénin-Beaumont ? » Et pourquoi pas Trifouilly-les-Pipettes ou la face cachée de la lune ? Et s’il ne parvient pas à se décider, après tout, il n’a qu’à tirer sa circonscription aux dés.
Non mais, de qui se fout-on ? Pour qui nous prend-on, nous, électeurs ? Pour des paillassons ?
Que toutes les figures qui plastronnent sur le marché de la politique se fassent parachuter par les Etats-majors dans les circonscriptions “gagnables”, cela au mépris des grouillots qui depuis des années font le boulot sur le terrain, ce n’est certes pas une nouveauté. Encore y met-on relativement les formes, préparant la base quelques mois à l’avance histoire que le petit peuple ait au moins une vague idée de la tête du candidat – voir Jack Lang dans les Vosges.
Mais qu’on le fasse avec autant de cynisme et de mépris de l’électeur que ce Monsieur Mélenchon, c’est proprement ahurissant !
Il devait exterminer le Front national, il l’avait promis-juré-craché par terre, éructé et fulminé durant toute la campagne du premier tour. Marine Le Pen l’a distancé de sept points. Ça s’appelle une déculottée. Il veut se venger, niveau cour d’école primaire : « T’vas voir ta gueule à la récré ! »
Les campagnes électorales ressemblent de plus en plus à la télé-réalité. Consternant. Et là, malheureusement, on est contraint de regarder l’émission jusqu’au bout !