Journaliste salarié de France 3 mais placardisé régulièrement durant près de vingt ans, Michel Naudy a été retrouvé mort à son domicile le 2 décembre 2012 à l’âge de soixante ans.
Adepte de la critique des médias, Michel Naudy avait pris l’habitude d’intervenir à de nombreuses reprises sur le sujet, notamment dans le documentaire Les Nouveaux Chiens de garde dans lequel il expliquait notamment : « Il n’y pas d’alternative. Le système jette, rejette, tout ce qu’il ne peut pas récupérer. Vous ne restez jamais à l’antenne impunément, jamais » (voir extraits vidéos de cette intervention sur le site Acrimed.org) Pour la revue journalistique Charles, je l’avais interrogé l’année dernière sur le parcours de Jean-Michel Aphatie qu’il avait embauché à la fin des années 1980 au service politique de l’hebdomadaire Politis qu’il dirigeait à l’époque...
Quand Michel Naudy avait embauché Jean-Michel Aphatie à Politis
À l’origine, Jean-Michel Aphatie avait découvert l’hebdo Politis le jour de son lancement, le 21 janvier 1988, comme il me l’a expliqué pour Charles :
« Ce jour-là, j’ai cherché à joindre Michel Naudy, le rédacteur en chef politique, et j’ai eu sa secrétaire,et là tous les jeudis pendant trois mois, j’ai appelé. Et un jour, elle me l’a passé. Dans ce milieu très idéologique, la fille qui était l’unique journaliste politique venait de partir pour désaccord politique, et Naudy avait un service à poil, alors qu’on était à la fin de l’élection présidentielle. Fin avril, Naudy a mis trois pigistes à l’essai. Et il m’a embauché, même si idéologiquement ce n’était pas mon histoire. »
Communiste en rupture, Michel Naudy se souvient alors de s’être laissé attendrir par l’accent d’Aphatie, et séduire par ses compétences :
« C’était le meilleur et de très loin. Il écrivait très bien, était très malin, et savait décoder la politique. J’ai donc proposé de l’intégrer. » Un bon journaliste donc, mais Naudy me dénonçait son opportunisme : « Débuter dans un journal à l’ultra- gauche et terminer à Canal + est significatif d’un sens inné de ses intérêts personnels. C’est le trajet de ceux qui veulent faire une carrière. Quand il était à Politis, il était dans la ligne du journal. En fait, Aphatie n’a pas de ligne politique sinon celle de ses employeurs. »
En résumé, un journaliste ça ferme sa gueule, ou ça démissionne.
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