La désignation des personnalités appelées à exercer les plus hautes fonctions européennes doit parfois plus au hasard des circonstances qu’aux calculs stratégiques.
Le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem - prononcez "Yé-roouun Deil-seul-bloom" - le sait : il y a onze semaines, il était un quasi-inconnu pour la majorité de ses concitoyens et voilà que ce quadragénaire devrait succéder, à la tête de l’Eurogroupe au Luxembourgeois, Jean-Claude Juncker.
Changement d’homme, changement de style : "Calme, rationnel, agréable, flexible" sont les qualificatifs accolés au frais émoulu ministre néerlandais des finances. Son programme, qu’il sera capable de décliner dans un anglais parfait : d’abord afficher une autre image de son pays, rangé depuis une décennie dans le camp des eurosceptiques.
M. Dijsselbloem veut aussi se démarquer du style de Jan Kees de Jager, son prédécesseur au ministère des finances néerlandais. Un chrétien-démocrate tendance pit-bull, qui avait marqué par ses coups de gueule contre les Grecs et autres cigales de l’Europe du Sud.