Il a beaucoup été question, ces derniers temps, du Chengdu J-20, l’avion supposé être furtif développé par la Chine et dont les premiers clichés ont circulé en décembre 2010. En revanche, le projet du ministère japonais de la Défense de mettre au point un appareil dit de 5ème génération a été plus discret.
Pourtant, il a été question de ce programme dès 2005 afin de parer au refus du Congrès américain de vendre des avions F-22 Raptor aux forces aériennes d’autodéfense japonaise et de prendre en compte l’évolution des capacités aériennes chinoises. Connu sous le nom d’Advanced Technology Demonstrator – X (ATD-X) « Shinshin », ce projet a été confié à Mitsubishi Heavy Industries (MHI).
Et, le 28 mars dernier, l’industriel nippon a annoncé, par voie de communiqué, avoir commencé l’assemblage d’un modèle grandeur nature de cet appareil en devenir à des fins d’essais en vue de réaliser un premier prototype dont le vol inaugural aurait lieu en 2014. Il s’agit ainsi de valider les formes de l’ATD-X et d’obtenir des données sur les comportement de ses matériaux et de sa structure.
A terme, l’ATD-X est appelé à remplacer les Mitsubishi F-2 (des F-16 construits sous licence) et les Mitsubishi F-15 ou à constituer une alternative dans le cas où Tokyo renoncerait à l’achat des 42 F-35 commandés en décembre dernier et qui pourrait être annulé dans le cas de dépassements de délais et de coûts trop importants.
Initialement, le coût de la phase de développement ce programme a été évalué à 419,8 millions de dollars. L’appareil devrait être propulsé par deux moteurs Ishikawajima-Harima Heavy Industries XF5-1 de 10 tonnes de poussée chacun (15 tonnes avec la post combustion) et disposer d’un radar à antenne active, de la poussée vectorielle et d’autres équipements électroniques.
Cela étant, comment un pays comme le Japon, qui n’a pas développé d’avions de combat performants depuis la Seconde Guerre Mondiale est en mesure de concevoir un appareil aussi ambitieux sur le papier ?
La construction, sous licence, et avec des transferts technologiques, d’avions de combat américains tels que les F-15 et F-16, aura permis à l’industrie japonaise de conserver des compétences qu’elle aurait perdues si Tokyo s’était contenté de faire des achats sur étagère. Cependant, l’ATD-X n’a pas encore volé et l’on ignore, par conséquent, ce qu’il vaudra sur un plan opérationnel. L’avenir le dira, même s’il est permis de nourrir quelques réserves.