Au lendemain du verdict rendu contre Ratko Mladic, le chef militaire des Serbes de Bosnie (1992-1995), reconnu coupable de génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité, les Serbes sont partagés quant à la place de Mladic dans leur histoire récente.
Les titres de la presse serbe en témoignent : le pays reste profondément divisé au sujet de Ratko Mladic, condamné à la prison à vie par les juges du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), mercredi 22 novembre.
Novosti, quotidien nationaliste de Belgrade, cite à sa une les propos de Mladic : « Je me battrai jusqu’à la fin de mes jours pour désavouer les mensonges sur la guerre des Serbes ». D’ailleurs ses avocats ont fait appel du jugement. À l’opposé, le quotidien Danas souligne : « C’est Mladic et non pas le peuple serbe qui est reconnu coupable par le TPIY. »
« Un vrai héros et patriote »
Mladic reste un héros pour une partie des Serbes, à commencer par le président de la Republika Srpska (RS, l’entité serbe de Bosnie-Herzégovine) Milorad Dodik. En commentant le verdict, Dodik a répété que « Mladic [était] un vrai héros et patriote parce qu’il a empêché le génocide contre les Serbes qui se préparait en Bosnie et Herzégovine et en Croatie ». Dodik a qualifié le verdict du TPIY de sélectif et de politique. « Ce verdict est une vraie attaque contre la liberté de tout un peuple », a-t-il ajouté, cité par Nezavisne Novine, de Banja Luka, la capitale de la Republika Srpska.
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Quant au président serbe, Aleksandar Vucic, il a appelé ses compatriotes à regarder « vers l’avenir et à penser à la paix et à la stabilité dans la région », tout en regrettant « le manque de respect pour les victimes serbes des guerres de 1991-1995 ».