Les États-Unis vont demander à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) de saisir le conseil de sécurité de l’ONU sur la Syrie, soupçonnée d’activité nucléaire illicite, selon un projet de résolution obtenu lundi par l’AFP.

« Nous sommes conscients du fait que le gouvernement syrien a envoyé une lettre à l’AIEA concernant une demande faite de longue date sur une pleine coopération de la Syrie », a déclaré le chargé d’affaires américain à Vienne, Robert Wood, cité dans cette lettre envoyée aux pays membres de l’AIEA vendredi dernier.

« Une telle coopération serait effectivement la bienvenue », poursuit-il, mais n’affecte en rien la conclusion du conseil des gouverneurs sur le pays. Le conseil a estimé dans un récent rapport que la Syrie avait manqué à ses obligations envers l’AIEA en omettant de l’informer sur le site d’Al-Kibar.

Or ce site, bombardé par l’armée israélienne en septembre 2007, était « très probablement » un réacteur nucléaire, a jugé l’AIEA, livrant sa première évaluation officielle depuis le début de son enquête en 2008.

Damas a toujours nié avoir construit des installations nucléaires sur ce site, mais sans apporter de preuve. Le pays a accepté une seule fois la visite d’inspecteurs de l’AIEA sur les lieux, puis l’a refusé systématiquement par la suite.

Washington, qui milite depuis des mois pour épingler la Syrie, a élaboré une résolution qui sera mise au vote des 35 membres du conseil des gouverneurs de l’AIEA lors de la réunion de la semaine prochaine, appelant le directeur général Yukiya Amano à en référer au conseil de sécurité de l’ONU.

La dernière fois que l’AIEA a entrepris une telle démarche remonte à septembre 2005 et l’Iran était visé.

« Nous croyons qu’une action du conseil (...) est cruciale pour préserver la crédibilité de l’AIEA et les systèmes de garantie », selon la lettre qui pointe « les obstructions répétées » faites par la Syrie à l’enquête de l’AIEA.

Des diplomates occidentaux ont indiqué à l’AFP que Yukiya Amano avait envoyé une note aux pays membres leur indiquant que la Syrie était désormais prête « à coopérer pleinement avec l’agence ». Selon eux, le régime de Damas espère ainsi éviter d’être épinglé par le conseil des gouverneurs. Partager