Si la question du mariage pour tous fait tant bondir toutes les Églises, ce n’est pas tant parce que les droits et privilèges de l’union devant le maire seront ainsi étendus aux couples homosexuels, que parce que les autorités religieuses sont horrifiées par l’usage du mot « mariage » pour qualifier cette union.
Et cette querelle de mots révèle une ambiguïté de l’Histoire de France, qu’il est urgent de clarifier : depuis plus d’un siècle au moins les Églises ne doivent plus être maîtres des mots du droit ; elles sont en charge de la seule morale et pour leurs seuls fidèles. Le droit est laïc ; seule la morale est religieuse, pour ceux qui le désirent [...].
De fait, le mot » mariage », introduit en français au 12ème siècle, utilisé d’abord par l’Église catholique, a été ensuite repris par les autorités laïques. Celles-ci auraient pu employer un autre vocable pour designer l’union contractuelle de deux personnes devant le maire de leur commune ; elles ne l’ont pas fait. Et désormais, le mot « mariage » est un mot irréversiblement laïc. Et la représentation nationale a le droit, si elle en décide, d’accorder ce qualificatif à toute union dont elle souhaite renforcer la valeur contractuelle.
Il convient même, désormais, d’aller plus loin et d’enlever de notre société laïque les derniers restes de ses désignations d’origine religieuse. Par exemple, les jours fériés ne devraient être que laïcs, tels le 1er janvier, le 1er mai, le 14 juillet et le 11 novembre.
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