Le sultanat d’Oman a annoncé samedi qu’il s’opposait à un projet d’union des monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG), proposé par l’Arabie saoudite et qui doit être discuté lors du sommet de ce groupement régional la semaine prochaine à Koweït.
"Nous sommes contre l’union des pays du CCG", a déclaré le ministre omanais des Affaires étrangères, Youssef ben Alaoui, lors d’une discussion dans le cadre du Dialogue de Manama, un forum sur la sécurité régionale qui réunit à Bahreïn des responsables occidentaux et des pays de la région.
Il réagissait à un discours du ministre d’Etat saoudien pour les Affaires étrangères, Nizar Madani, qui a appelé les pays du CCG à s’unir pour faire face aux nombreux défis auxquels la région est confrontée.
Interrogé par l’AFP, ben Alaoui a souligné que l’attitude d’Oman était cependant "positive", car, a-t-il dit, "même si nous sommes contre cette union, nous ne l’empêcherons pas de se réaliser".
Si les cinq autres membres du groupement régional (Arabie saoudite, Koweït, Bahreïn, Émirats arabes unis et Qatar) décident de former cette union, "nous nous retirerons simplement du CCG", a-t-il dit.
Le roi Abdallah d’Arabie saoudite, chef de file du CCG, avait proposé en décembre 2011 une union de ce groupement régional, qui doit être débattue lors du sommet des six pays mardi et mercredi au Koweït.
M. Madani a estimé dans son intervention devant les participants au Dialogue de Manama que l’union des pays du Golfe était "une nécessité politique, économique, sécuritaire et stratégique pressante".
Il a appelé les monarchies du Golfe à "faire prévaloir l’intérêt général sur l’intérêt particulier" de chaque membre du CCG, afin de constituer un groupement "fort et efficace".
Créé en 1981, le CCG rassemble six pays qui contrôlent 40% des réserves pétrolières de brut.
Le sultanat d’Oman, qui a toujours adopté une politique indépendante vis-à-vis de ses partenaires au sein du CCG, a accueilli ces derniers mois une partie des négociations secrètes entre l’Iran et l’Occident qui ont conduit à l’accord du 24 novembre sur le programme nucléaire iranien.