Conformément à l’accord signé en décembre, Paris s’apprête à verser 60 millions de dollars de dédommagement aux Américains déportés par la SNCF. En échange, Washington s’engage à bloquer toute procédure judiciaire contre la compagnie ferroviaire.
C’est l’épilogue de plusieurs années de polémique et de tractations. Paris va enclencher le versement de 60 millions de dollars à des victimes, notamment américaines, de la Shoah, déportées en train depuis la France vers les camps de la mort durant la Seconde Guerre mondiale, une affaire qui a failli priver la SNCF de contrats aux États-Unis.
Dans un communiqué commun, les deux diplomaties américaine et française ont annoncé, mardi 3 novembre, l’entrée en vigueur de cet accord d’indemnisation qui avait été paraphé et annoncé en décembre 2014. Ce règlement porte sur la création d’un fonds d’indemnisation, doté par la France de 60 millions de dollars versés aux autorités américaines, en faveur de milliers de déportés non français, de leurs conjoint ou descendants, qui n’étaient pas couverts par les dispositifs mis en place par la France depuis 1946.
« Le gouvernement des États-Unis d’Amérique en assurera la gestion et la répartition au bénéfice des personnes éligibles de nationalité américaine, israélienne, ou d’autres nationaux, ainsi qu’à leurs familles, qui n’avaient pas accès au régime d’indemnisation mis en place par la France », ont écrit dans deux versions d’un même communiqué, en anglais et en français, le département d’État et le Quai d’Orsay.
La SNCF, pas responsable de la Déportation
« En contrepartie, les États-Unis assureront à la France des garanties de sécurité juridique s’agissant des demandes au titre de la Déportation liée à la Shoah », selon le ministère français des Affaires étrangères, en allusion à des actions en justice engagées aux États-Unis contre la SNCF. En d’autres termes, selon Washington, « les États-Unis assureront à la France une tranquillité juridique durable concernant des plaintes aux États-Unis relatives à la Déportation durant l’Holocauste ».
Lire aussi : Premiers regrets de la SNCF pour son rôle dans la déportation
Réquisitionnée par le régime de l’Allemagne nazie, la Société française des chemins de fer avait transporté en train 76 000 juifs à travers la France vers les camps d’extermination entre 1942 et 1944. Environ 3 000 d’entre eux ont survécu, selon le groupe ferroviaire.
Lire la suite de l’article sur france24.com
Attention : important
Lire aussi, sur Alyaexpress-news.com : Les déportés de France ont droit à une indemnisation de la SNCF jusqu’au 31 mai 2016.
Selon le Département d’État, les fonds seront utilisés pour dédommager ceux qui ont survécu à la déportation de France, mais qui sont actuellement ressortissants d’autres pays, les conjoints de personnes semblables, et les successions représentant ces survivants et leurs conjoints décédés depuis la Seconde Guerre mondiale. Chacun de ces types de prestataires, si leur demande est approuvée, pourront recevoir plus de 100 000 dollars.
« Nous considérons ce jour très important. Les gens ont attendu 70 ans », a déclaré Stuart Eizenstat, conseiller spécial américain sur les questions de La Shoah.