Lorsqu’ils ont créé le FESF, les Eurocrates pensaient qu’il serait la panacée pour les maux de l’Europe.
Mais au lieu de créer un dispositif simple et limpide, ils ont créé un outil très technique, qu’ils n’ont cessé de complexifier, étape par étape, et finalement, aujourd’hui, on parle de moins en moins de ce dispositif. Le Süddeutsche Zeitung donne 3 raisons à ce manque d’engouement pour le FESF :
1/ Le FESF est conçu comme les produits les plus techniques des marchés financiers : sa complexité le rend totalement opaque et décourage les investisseurs.
2/ Les Eurocrates ont cherché à attirer les capitaux russes et asiatiques, mais ceux-ci, qui avaient participé au début, commencent à se détourner de l’Europe, du fait de la complexité accrue du dispositif, et de l’avenir de plus en plus incertain de l’Europe. Le FESF suscite désormais la méfiance.
Le 7 novembre dernier, le Fonds européen a lancé un emprunt qui n’a pas recueilli le succès escompté, et il a dû consentir un taux d’intérêt plus élevé que prévu pour rétribuer le risque que les investisseurs ont estimé encourir.
3/ Lors de son émission, le FESF arborait une cotation triple A. Mis désormais, même celle-ci est menacée.
Finalement, le FESF a été vidé de sa substance avant même d’avoir eu la possibilité de remplir son rôle. Alors qu’ils voulaient attirer les capitaux internationaux pour financer l’Europe, les dirigeants européens les en ont détournés en complexifiant le fonds de sauvetage, ce qui a suscité toujours plus de méfiance.
Le FESF, qui devait permettre à la Banque Centrale Européenne de se désengager, va au contraire, du fait de son échec, l’obliger à intervenir encore davantage et à se livrer à ce qu’elle redoute le plus : faire tourner la planche à billets.