Trop, c’est trop ! Et les pays producteurs de pétrole n’en peuvent plus de voir leur manne pétrolière fondre comme neige au soleil. C’est dans un tel contexte que le ministre algérien de l’Énergie a demandé à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) – cartel dont son pays est un membre très actif – de réduire le montant des quotas production attribués à chacun.
« L’Opep doit intervenir pour corriger les déséquilibres en procédant à une coupe de sa production afin de faire remonter les prix et de défendre les revenus de ses pays membres », a ainsi déclaré Youcef Yousfi.
Il faut dire que l’enjeu est crucial pour l’Algérie, le gouvernement achetant la paix sociale via les revenus du pétrole et 95% de ses recettes extérieures étant issues de la vente d’hydrocarbures.
Ces propos qui se veulent être une véritable alarme interviennent alors que la semaine dernière, l’Arabie Saoudite, chef de file du cartel, et d’autres importants pays producteurs ont laissé entendre que l’Opep ne réduirait pas sa production, et ce même si les prix du brut tombaient à 20 dollars le baril.
Si les craintes qu’une réduction de production profite aux pays producteurs non membres du cartel semblent être la raison officielle, certains analystes considèrent toutefois que le royaume saoudien pourrait favoriser la chute des cours du brut en vue de porter un coup fatal au développement du pétrole de schiste, procédé actuellement mis en avant par les États-Unis qui pourrait nuire aux parts de marché actuellement détenues par le cartel. Rappelons que les cours du pétrole ont perdu plus de la moitié de leur valeur depuis la mi-juin. Ils ont ainsi dégringolé de 115 dollars le baril à 55 dollars.